
.. 34 H i s t o i r e E c C i s s i a s t i q j u e :
A n 84 C. P. & q u ’ il favorifoit Pierre en toutes chofes. Le
moine Simeon foûtint la vérité de tous ces faits : ôc
convainquit Vital Sc .Mifene d'avoir communiqué
aux hcretiques, & prononcé à haute voix le nom de
Pierre Monge dans les facrez diptyques. Il leur foû-
tint, que bien qu’on leur eût fait plufieursqueilions,
ils n’avoiçnt voulu parler à aucun Catholique,ni rendre
les lettres dont ils étoient chargez pour eux, ni
rien examiner des attentats commis contre la foi. On
produifit auffileprêtre Silvain, qui avoit été à C. P.
avec Vita l & Mifene, & qui confirma la dépofition
Tom> 4» eonciU de Cy rille & des autres moines qui l’accompa-
gnoient. On lut la lettre d’Acace au pape Simpli-
c iu s, qui portoit que Pierre avoit été dépofé depuis
long-tems, & le qualifioit enfant de tenebres.
‘Evag. f it. c. Vita l & Mifene étant ainficonvaincus, furent de-
pofez de l’épifcopat &c excommuniez. Tout le concile
prononça auffi contre Pierre Monge,en ces termes:
L ’eglife Romaine ne reçoit point l’heretique Pierre
condamné depuis long-tems par le jugement du
faint fiege, excommunié ôc anathematifé. Car quand
il n’y auroit pas autre chofe contre lui : il fuffifoit
- qu’il eût été ordonne par des heretiques, pour ne
pouvoir gouverner des Catholiques. Quanta Acace
A».+8<; de C. P- on voit par la chofemême, combien il eft
reprehenfible: puifqu’ayant qualifié Pierre heretique
dans fes lettres à Simplicius, i l ’ne l’a pas déclaré a
v. vaiei, Z en on , comme ildevoit faire, s’il aimoit la foi plus
que l’empereur. En ce même concile, ou en quelque
aber irevur, autre précèdent avant l’arrivée des lé g a ts , le pape
f 'mf’ pleinement informé qu’Aeace étoit heretique, lui
é c riv it une lettre fynodale^ où il difoit: Vous avez
péché.
L i v r e T r e n t i e ’m e .' . 33
péché, n’y retournez p lu s , & demandez pardon du
palfé. Mais Acace ayant reçû cette lettre ne changea
point de conduite. Il ne quitta point la communion
de Pierre Monge , & ne lui confeilla point ouvertement
de recevoir le concile de Calcédoine, &c la let-
ftre de faint Léon.
Le pape Félix en étant informé procéda enfin à la
condamnation d’Acace dans un concile des évêques
d’Italie , &c donna fa fentence, qui commence ainfi :
Vous êtes trouvé coupable de plufieurs fautes. Au
mépris des canons de Nicée vous avez ufurpé les
droits des autres provinces. Vous avez non feulement
reçû à vôtre communion des heretiquesufur-
pateurs,que vous aviez vous-même condamnezmiais
vous leur avez encore donné le gouvernement d’autres
églifes. Témoin Jean que vous avez mis à T y r ,
après que les catholiques d’Apamée l’avoient ïe fu fé ,
& qu’il avoit été chaifé d’Antioche : & Himerius dépofé
du diaconat & excommunié, que vous avez élevé
àlaprêtrife. Il lui reproche enfuite la protection
qu’il donne àPierre M on g e , ennemi du concile de
Calcédoine, pour le maintenir dans le fiege de faint
Marc : les violences exercées contre les légats Vital,
Mifene & F élix, au mépris du droit des gens. Vous
n’avez point voulu répondre , ajoûte -t-il, devant lé
faint fiege fuivant les canons, au libelle de mon
confrere Jean -, c’e ftT a la ïa , qui a intenté contre
vous des accufations trè s -g ra v e s , &c par ce filence
affeCté vous les avez confirmées. Il conclut : Ayez
donc part avec ceux dont vousembraifez fi volontiers
les intérêts •, &c fçachez que par la prefente fentence
vous êtes p riv é de l’honneur du facerdoce 8c
Tome F i l . ' E
A n. 484.
X V I .
Condamnation
d’Acace de C. P.
Tel Epifi. 6 to. 4.
Conc.p. 107} •