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86 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
évêque a aboli en divers cems plufieurs fuperftitions
méprifables ou criminelles. On ne guérie pas toutes
les maladies à la fois : on commence par les plus dan-
gereufes, de peur que le corps n’ait pas la force de
iouffrir les remedes. Enfin pour ce qui me regarde , je
défends à aucun homme baptifé,à aucun chrétien de
le faire: que les païensfeuls le pratiquent. J e dois déclarer
aux chrétiens, que ces fuperftitions leur font
pernicieufes Sc funeftes. J ’acquiterai ma confcience ,
c ’eft à ceux qui n'obéiront pas à mes juftes avis à pen-
fer a eux. J e ne doute pas que mes predeceifeurs n’en
aïentfait autant, & qu’ils n’aient iollicitë les empereurs
d’abolir ces abus : on ne les a pas écoutez , &
c’eft ce qui a fait périr T empire. Je n’ofe pas les ac-
eufer de n égligence , mais chacun de nous rendra
compte de fa conduite.
Le papeGelafe fit auffi un traité contre Eutychés
& Neftorius,que nous avons, 8c que quelques-uns ont
attribué à Gelafe de Cyzique. Nous avons auffi des
fragmens de dix lettres,qui font des commiffions à divers
évêques pour des affaires particuliers. On y voit
le nom d’évêque cardinal, pour marquer le titulaire
ou propre évêque à la différence du !vifiteur , qui ne
gouvernoit que par commiffion. On voit qu’outre
les peines canoniques , les ecclefiaftiques pouvoient
auffi s’adréffer aux jugés feculiers, pour la punition
des injures atroces commifescontre eux, ou les leurs.
Du tems de Gelâfé oh trouva à Rome des Manichéens,
qu’il fit envoyer en exil , 8c fit brûler leurs
livres devant la porte de la bafilique de fainte Marie.
il fit deux ordinations à Rome au mois de Février
8c au mois de Décembre, 8c ordonna trente-
L i v r e T r e n t i è m e . 8-,
Ideuxprêtres, deux diacres, foixante & fept évêques.
Les moeurs de ce pape répondoient à fa do&nne.
Ill regardoit fa dignité non pas comme une dominat
io n , mais comme une feryitude. Toute fon occu-
Ipation étoit la pfiere ou la ledrure, fi ce n'eft qu’il
■fut obligé d ’écrire. Il fe plaifoit à la compagnie des
■ferviteurs de D ieu , 8c ai moi t a s entretenir avec eux
■de choies fpirituelles. Il fuïoit la bonne chere 8c
i l ’o ifiv e té , pratiquoit le jeûne & v ivoit dans la pau-
I v r e t é , nourriflant tous les pauvres. Il regardoit la
■moindre négligence d’un évêque comme un grand
■péril pour les ames. Il fe gouverna avec beaucoup
■dé prudence 8t de patience dans les tems difficiles
■où fe rencontra fon pontificat. C ’eft le portrait qu’en
■fait Denis le P e t it , fur le rapport du prêtre Julien
■qui avoit été fon difciple. Denis met lé pape Gelafe
■au nombre des faints, 8c 1 eglife honore fa mémoire
■le vingt-uniéme de Novembre, qui fut le jour de fa
■ mort.
Il avoit compofé des hymnes à l’imitation de faint
■ Ambroife : des préfacés & des oraifons pour le faint
■facrifice , 8c pour l ’adminiftration des Sacremens,
■C eft pourquoi on lui attribue avec beaucoup de
■vrai-femblance un ancien facramentaire de l’églife
■Romaine, qui contient les méfiés de toute l’année,
| 8c les formules de tous les facremens. Il eftdivifé en
■ trois liv r e s , dont le premier comprend principale-
I nient 1 office du tem s , le fécond l’office des fa im s ,
I 8c le troifiéme les offices qui ne font point attachez
l a certains jours. Chaque meffe a deux..colledes au
I commencement, une fecrette, une poft-eommunion
I 8c une oraifon fur le peuple •. la plûpart ont des pré--
Dionif. Prtf*
coll décret»
Martyr. R. u +
Nov•
1L X I h
Sacramenraire
de S* Gelafe.
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ThotnaJS. pr&f*
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