
4 * 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
faint onzième d’Avril dcrcette année 748. Il le nom-
A n . 748. me jUgcmcnt,Judicatum, & il y condamne les trois
t%u chapitres, fans préjudice du concile dè Calcédoine ;
coiuk.^ & à la charge que perfonne ne parlera plus de cette
407? d. queftion , ni de vive voix ni par écrit. Le pape crut
«f.vs L *' pouvoir ufer de cette condefcendance dans une
queftion de f a i t , où la foi n’étoit point intereffée.
I l donna fon Juâicatum à Mennas à qui il étoit:
adrcifé, & en envoïa copie à Rome au diacre Pelage.
Toutefois le pape ne contenta perfonne par cet
écrit. Les ennemis des trois chapitres étoient choquez
de la réferve : Sauf l’autorité du concile de Calcédoine
1 & les défenfeurs des trois chapitres étoient
indignez, que le pape fe fût laiffé induire à les condamner.
Or ces derniers étoient en grand nombre.
Car c’étoit tous les évêques d’A frique, d’ Illyrie & de
Dalmatie : qui à ce fujet fe retirèrent de la communion
¡du pape. Il fut même abandonné par deux de
fes diacres les plus confidens, Ruftique & Sebaftien ;
qui Versle commencement de l’an 7.49.- fe déclarèrent
contre le Judicatum : & mandèrent dans les provinces
, que te pape Vigile avoit abandonné le concile
Epilai Autel, de Calcédoine. Ils écrivirent encr’autres à Aurelien
p. jjs. e. évêque d’A r le s , qui pour s’éclaircir de la vérité envoïa
à Conftantinople un nommé Anaftafe avec des
lettres au pape.
x x v u . Deux ans auparavant S. Aurelien fonda un mo-
Aurejicn.de fÉ j nâftere pour des hommes dans la ville d’Arles par la
libéralité du roi Childebert, & fit confirmer par
Grep. ni. epift. le pape V igile cette fondation , qui fut faite le
quinzième des calendes de Décembre, indiétion on-
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’ me . 4 4 7
ziéme, la cinquième année ou plûtôt la fixiéme après » M "i-
le confulat de Bafile s c e f t - a -d i r e , lan 747. O13.
mit dans Téglife des reliques de la vraie croix , de la
fainte Vierge , de faint Jean-Baptifte &c de plufieurs
autres faints. Saint Aurelien donna à ces moines une um•
regle , où il leur ordonne une clôture trè s -e x a& e ,
leur défendant de fortir de leur vie du monaftere : r. %.
& de recevoir aucun laïque dans la maifon ni dans
l ’é g life , mais feulement dans le parloir. Pour les c.iS.
femmes, il leur défend abfolument de les voir : même
entre eux ils ne pourront fe parler en fecret. En Micas
qu’il faille donner la difcipline, il défend d’en
donner plus de trente-neuf coups iuivant la loi de Veut. xrv. y
Moïfe. Il veut que tous apprennent à lire ; & qu’ils ^ 4t.
lilent depuis prime jufques à tierce : qu’ils s occupent m1-
de bonnes penfées pendant le t ra v a il, & quils tra- c. 1».
vaillent même pendant les leçons des nocturnes, de c. 1?.
peur de s’endormir. Il leur defend de manger de la m1-
chair, & permet feulement aux infirmes de la volaille
; & à la communauté du poiffon à certains jours.
On voit ici la diftinétion entre la volaille & la groffe
viande. A la fin de la regle, faint Aurelien preferit
en détail l’ordre de la pfalmodie, aifez différent de
celui de iaint Benoît. Il donna auifi une regle a des c a d .r e p .tû .j.p ~
religieufes -, copiée fur celle des hommes | prefque io‘
mot à mot. .
Il affifta au cinquième concile d’Orléans qui fut x x yni .
tenu le cinquième des calendes de N ov em bre , la cilc d’Orléans.
trente-huitième année du roi Childebert, indiétion 5. p.
treizième : ¡c’eít-à-dire, le vingt-huitieme d Oétobre
l ’an 749. Cinquante évêques s’y trouvèrent, & vingt
&.un y envoïerent leurs députez. Il y avoit neuf me-
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