
LXI.
Exil de faint
^ixlgcncç.
:i 34 H i s t o i r e E c c e e s i >a s t iq j je .
Comme il ne pouvoir demeurer nulle part fans
avoir des moines : la première grâce qu’il demanda
aux citoyens de Rufpe fut de lui donner une place
pour bâtir un monaftere. Un homme noble nommé
Poftumienlui donna un petit héritage proche de l'é.
glife ; Si auffi-tot faint Fulgence fit venir l’abbé Félix
avec la plus grande partie de fa communauté : le
relie demeura lous la conduite d’un nommé Vital,
mais avec la même union entre les deux monaftere
que fi ce n’en eût été qu’un feul.
Cependant le roi Trafamond fit prendre faintl
Fulgence pourl’envoyer en Sardaigne avec les autres]
évêques : avant qu’il eût le tems d’inftruire fan égli-l
fe. il fortit accompagné de moines & de clercs, &|
v in t àC arth ag e , où on lu i fit des prefens qu’ il en]
voya au monaftere qu’il faifoit bâtir , &c s*embarquai
fans rien emporter. Ils étoient plus de foixante évé-l
ques exilés enfemble; Sc quoique faint Fulgence .fût]
le dernier par l’ordination , fa feience &c fa vertu luil
donnoient le premier rang. Quand ils s’afterabloientl
pour quelque délibération, le primat & tous les autres
vouloient favoir fon avis:, & le chargcoient d’expliquer
les refolutions communes. On le chargeoit
aufii de répondre au nom de tous , aux confultations
des évêques d’outîe-mer ; c’eft-â-dire , de dreflet les
•lettres où l’on mettoit les noms de tous les autres. Et
outre ces lettres publiques, chaque évêque le prioic
encore d’écrire pour lu i ., quand il avoit quelque
avis à donner à fon peuple, ou quelqu’un à corriger.;
& ceux que les évêques abfens avoient punis de
,quelque cenfure, s’adreffoient à lui pour les appaifer.
Dans les commcncemens de cet é x i l , il ne put
L i v r e T r e n t i e ’m e ; i 35
fermer des monafteres , ayant emmené trop peu de
feoines avec lu i ; toutefois ne pouvant fe pafter de
vivre en communauté,,il perfuada à deux evêques
ijluftre ôc Janvier de demeurer avec lui , 5c raffem-
blant des moines Sc des clerçs , il fit une image d’un
grand monaftere. ils avoient même table, ils prioient
ÿ lifo ien t enfemble ; feulement les moines fe diftin-
guoient par une plus grande aufterité que les clercs,
& nepoffedoient rien en propre. Cette mâifon étoit
^oracle de la ville de Gagliati : les affligés y cher-
dpoient la confolation : ony a c co rd oitle s différends:
qn y expliquoic l’écriture : on y faifoit l’aumeme;
fpuventiaint Fulgence par fes exhortations attirait à
la v ie monaftique., ceux dont il avoit foulagé les be-
foins. Ces bonnes nouvelles venoient de jour en jour
al Ca rth age, 5c réjoixiffoient le peuple fidele.
I Outre les foixante évêques de la Byzacene , le roi:
Trafamond en bannit encore plufieurs autres du
ijefte de l’Afrique ; enforte que Iota en compte juf-
ques â deux cens vingt. Ils apporteront avec eux plufieurs
reliques d’Afrique en Sardaigne, entre autres 1e:
|orps de faint A u gu ftin , ..qui y demeura deux cens
fns. Le pape Symmaque envoyoit tous les ans à ces
évêques exilés de l'argent Sc des habits, & nous avons
une lettre qu’il leur é c r iv it , apparemment par Enno-
fiu s , puifqu’elle fe trouve entre fes oeuvres. A v e c
je tte le ttre le pape leur envoya des Reliques de fa in t
fc a z a ire Si de faint R om a in ..
Chr. br. ap.-Cà*'-
nif.to. 4 . . bHî„ -
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Epifï. Oldr.ap.
Bar.an. 7 i j .w .
2.. hifi. mife. lib»
YT.C. 48.
Lib.pontif
Bpiif.y, ap.Ennv-
lib .1 1 . ep. 14 , -