
A n . J 7 ; .
XXIX.
Mort de Sigebert.
Greg. IV. ht fi. c.
4t.
c. 44.
tom. J . conc. p.
91 y
Greg. IV. c. 45.
*.46.
Greg. T. h'-fi. c+r.
5 8 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Le concile de Paris n’aïant pû terminer fes diffe-
rens avec Ch ilp e rie , ils fe firent une cruelle guerre,
où les églilçs furent plus affligées , dit Grégoire de
T o u r s , que lous la perfécutionde Diocletien. Th eo-
debert fils de Chilperie ravagea le Limouiin & le
Q ue rc i, brûla les églifes , pilla les vafes facrez , tua
les clercs, chaffa les moines, viola les religieufes.
Sigebert vint faire le dégât jufques autour de Paris :
ce que voïant faint Germain , il écrivit à la reine
Brunehaut époufe de ce prince , pour la conjurer de
le porter à la paix : au lieu qu’elle étoit accufée d’allumer
cette guerre. Il lui reprefente combien éft hon-
teufe la viétoire fur un frere-j & combien ils s’éloignent
de leur véritable intérêt ", en ruinant leur propre
maifon ôc l’herrtage que leurs parens leur ont
laiffé , au lieu de les conferver à leurs enfans. Mais
cette lettre fut fans effet : Sigebert pouffa fes avantages
, & Chilperie fut chaffé de Paris , de R o ü e n ,
prefque de tout Ton roïaume , ôc réduit à s’enfermer
dans Tournay. Sigebert vint à Paris, ôc Brunehaut
s’y rendit avec leurs enfans. Il envoïa affieger Ch il-
tperic -, & comme il étoit prêt de partir pour y marcher
lui-même, faint Germain lui dit : Si vous épargnez
la vie de votre frere , vous vivrez 8c reviendrez
vi&orieux : fi vous avez d’autres penfées, vous mourrez.
Sigebert méprifa cet avis, & arriva à Vitry près
de D oü a y , où tous les François de Neuftrie le reconnurent
pour leur r o i , ôc l’éleverent fur un pavois :
mais dans le même tems il fut tué par deux affaffins
envoïez par Fredegonde femme de Chilperie. C ’e-
toit en 5 7 J. la quatorzième année de fon regne. Son
fils Childebert âgé de cinq ans, fut enlevé de P aris,
L i v r e t r e n t e - q u a t r i e ’ m e jSp
ÔC reconnu roi. Brunehaut y refta-.mais Chilperie v in t ~
peu après, qui l’envoïa en e x ila Rouen. Cependant N* ï 7 5-
il fit marcher fon fils Merouée vers le Poitou : mais
ce prince étant venu à T o u r s , feignit d’aller voir fa
mere Audoüere, que Chilperie avoit quittée pour
Fredegonde-, & confinée au Mans. So.us ce prétexte,
Meraüée paffa à R oüen , fe ligua avec la reine Brune- z;
haut ôc l’époufa quoique-.veuvede fon oncle. Clnlpe-
ric fort irrité vint auffi-'tot à Roüen. Merouée & Brunehaut
fe réfugièrent à une éghfie de faint Martin ,
bâtie fur les murs de la ville. Le roi Chilperie effaïa
de les en tirer par artificermais comme ils neffe fioient
pas à lu i , il leur jura que fi c’étoit la volonté de Dieu
qu'ils demeuraffent enfemble, il ne les fepareroit
pas : c’eft-.à-dire, fi leurmariage étoit jugé légitimé.
Sur ce ferment ils fortirent de l’églife , Chilperie les
embraffa ôc les reçût à fa table : puis il emmena Merouée
à Solfions, laiffant Brunehaut à Roüen. Mais '-s-
aïant été attaqué peu de items après, il commença à
fe défier de Merouée, il lui ôta fes armes ôc lui donna
desgardes:puis il lui fit donner la tonfure & l’ha- c. i+:
bit clérical ; & enfin il le fit ordonner prêtre, & l’en-
voïa dans le Maine, au monaftere de S. Calais, pour
apprendre les regles de la vie ecclefiaftique.
Saint G e rm a in évêque de Paris mourut fa n 5 7 6. x x x ;
le vingt-huitième de M a i , comme il avoit-prédit : main de Paris.
car quelques jours auparavant il fit venir ion fecrc- Greg. v. hifi.
ta ire , & lui.commanda d’écrire au-deffus de fon lit c' *•
ces paroles: Le cinquième des calendes de Ju in , qui Tort un. vit a in fin
cft le même j o u r . I l vécut environ quatre-vingt ans.
Il prêchoit a v e c une grande force : on lifoit a fa table
des livres de pieté :>cn voïage il parlait de Dieu
E e e e iij