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veau jugement. Ils nousoppoient les canons, & ils
y contreviennent, en refufant d’obéïr au premier
•fiege, qui ne leur demande que la raifon. Ce font
les canons, qui ont voulu que les appellations de toute
J ’églife fuffent portées à ce fie g e , 8c que l’on ne
pût en appeller nulle part: en forte qu’il jugeât de
-toute l’églife fans être jug é de perfonne , 8c que fes
jugerqens demeu raflent fans atteinte. En cette mêm
e affaire Timothée d’Alexandrie , Pierre d’Antio-
che , P ierre, P aul, Jean 8c les autres qui fe préten-
doient évêques, ont été dépofez par la feule autorité
du fiege apoftolique; 8c Acace lui-.même en eft
■témoin, puifqu’ il a été l’exécuteur de ce jugement,
Il a donc aulïi été -condamné de là même maniéré,
.quand il eft retombé dans leur communion.
En vertu dequel concile ont-ils .chaffé de fon églife
Je a n d’Alex andrie, fans qu’il ait été convaincu
.devant ni après? En vertu de quels canons a-t-on
-çhaiTé-Calendion, 8c plufieurs autres .évêques ? Quoi
l ’on a dû chaffer les évêques du fécond 8c du troifiéme
fiege , 8c tant d’autres évêques innocens ; 8c
l ’évêque de G. P. à qui les canons ne donnent aucun
ran g , retombant dans la communion des hérétiques
n’a pas dû être dépofé ? Au refte c’eft une
grande impudence de fuppoCer qu’ Acace ,a demandé
pardon , 8c que c ’eft nous qui avons été difficiles.
Témoin votre feere l’illuftre Andromaque , à qui
nous avons donné d’amples -inftruétions, pour ex-
liorter Acace à rentrer dans la communion du fiege
;apoftolique , 8c qui nous a affuré par ferment qu’il
y avoir fait de grands efforts. Le pape Gelafe s'attribue
ici en commun, c e qu’avoit fait Félix fon
prédeceffeui»
L i v r e T r e m t i e ’m e . 57
predccefleur qui furvéquità Acace. Gelafe continue :
J e leur demande, où pretendent-ils que s’exerce le
jugement qu’ ils propofent ? chez eux ? enforte qu’ils
ibient les parties, lès témoins, 8c les juges. S’il s’agit
de la religion , la fouveraine autorité de juger t
n ’eft dûë félon les canons qu’au fiege apoftolique.
S’il s’agit d e là puiffance du iie c le ,e lle doit être ju gée
par les évêques, 8c principalement par le v ica ire
deiaintPierre. Perfonne,quelque puiffant qu’il foit
dans le fiecle, pourvu qu’il foit chrétien, ne s’attribue
le pouvoir de juger des chofes divines , s’il ne
perfecute la religion.
Vers le même rems le pape Gelafe reçût une let-
i tre des évêques de Dardanie, où ils le nomment pe-
|re des peres ; déclarant qu’ils veulent obéir en tout
à fes ordres, 8c que dès avant qu’ils, les euffent re- f'
çus , ils avoient renoncé à la communion d’Euty-
chez , de Pièrre, d’Acace 8c de tous leurs fetftateurs :
enfin , qu’ils veulent demeurer inviolablement attachez
au faint fiege. Ils prient le pape de leur envoyer
quelqu’un des fiens , en prefence duquel ils
puiffent regler ce qui concerne la foi catholique.
Cette lettre eft fouferite par Jean évêque deScopia ,
métropole de la province , 8c par cinq autres évêques.
Le pape leur envoya un évêque nommé Ur-
ficin avec une lettre , où il marque qu’il n’a pû leur
donner p a r t , fuivant la coûtume, de fon entrée au
pontificat, auffi tôt qu’ il auroit defiré , à caufe des
troubles de guerres : ce qui marque la révolution
d’Ita lie , 8c la conquête de Theodoric. Il d it , que
l ’herefie d’Eutychez ”a commencé depuis environ
quarante-cinq an s , ce qui revient à l ’an 493. àcom-
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