
A n . ; f 3 .
16 . Mai.
J o o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
voulez venir à nôtre afTemblée , comme vous l’avez
promis par é c r it , nous vous tenons pour nôtre chef
& nôtre pere. Le pape enyoïa donc le même Servuf-
dei , à qui l’empereur , aïant biii le rapport des
magiftrats., fit faire cette réponfe pour l'è pape :
Nous vous' ayons invité de venir à l’aiTemblee des
évêques. Vous l’avez refufé , ô£ vous dites que vous
avez écrit féparément fur les trois chapitres. Si c’eft
pour les condamner, nous n’avons pas befoin d’autre
é c r it , que ceux que nous avons déjà dé vous. S’il
eft différent : comment pouvons-nous recevoir un
é c rit, où vous vous condamnez vous-même ? Le pape
aïant reçu cette réponfe de l’empereur, n’a point
envoïé fon écrit.
Après ce récit Conftantin continua ainfi. L’empereur,
a donc éru neceifaire avant que vous décidiez fur
les trois chapitres , de montrer au concile des écrits
que nous avons en main : l’un adreffé a l’empereur ,
de la main de V igile , un autre; à l’imperatrice Theo-
dora d’heureufe mémoire , d’une autre main : mais
foufcrit par Vigile. De plus la condamnation d eR u f-
tique fon parent, & de Sebaftien foudiacre de l’é-
ghfe Romaine : les lettres à Valentinien de Spythie ,
& A urelien d’Arles. Vous, fçavez auffi qu’il a fait
un Judicatum adreffé à l’archevêque Mennas, où il
condamne les trois chapitres. Depuis il l’a retiré :
mais fous de terribles fermens, de les condamner purement
& Amplement. L ’empereur vous envoie donc
encore ce ferment ; mais à la charge de me le rendre
après qu’il aura été lù. Au refte il a été reconnu par
les évêques Occidentaux , les clercs de l’éghfe R o maine
& Vincent évêque de Claudiopolis , qui étant
L i v r e t r e n t e -t r o i s i e ’m e . joi
foudiacre de Rome y avoit travaillé.------------------- --------------
Et parce que Vigile & fon clergé ont fouve-nt dit ^ N'
à l’empereur, qu’il doit maintenir leglife au même z i ’
éclat où elle étoit fous fon pere d’heureufe mémoire:
pour montrer qu’il fuit les intentions & là conduite
de l’empereur fon pere, il vems envoie la lettre de
Ju ftin écrite à Hypace, alors maître de la milice d’O-
rient : fur l’avis qu’il avoit reçu que quelques clercs
de l’eglife de C y r avoient honoré l’image de Theo-
dore t, & la mémoire de Théodore , de Diodore, &
de Neftorius comme d’un martyr.
On lut toutes ces pièces : fçavoir les déclarations
qufe le pape Vigile avoit données à l’empereur & à
l'imperatrice, où il anathématifoit les trois chapitres
fpecifiez en particulier : puis la fentence contre R u f- sup. ,ù , .
tique & Sebaftien, &c les lettres à Valentinien & à
Aurelicn. On lut enfuite le ferment fait par le pape,
en prefence de Théodore de Cefarée & du patrice
Cethegus, par les doux de Nôtre-Seigneur , & les
quatre évangiles., où il promettoit à l’empereur de
concourir avec lui de tout fon pouvoir, pour faire
anathématifer les trois chapitres, &.de ne rien faire
pour les foutenir, par lui ou par autrui, mais de traiter
en commun cette affaire. Il eft vrai que ce ferment
devoir être fecret, fuivant la promeffe de l’empereur.
Il étoit datté du quinzième d’Août : indiètion treizième
, l’an 550. Ces pièces tendoient à montrer aux
evêques du concile , que l’abfence du pape ne devoit
pas les empêcher de condamner les trois chapitres :
puifqu’il les avoit déjà condamnez.
On lut enfin la lettre de l’empereur Juftin à H y r p yco.
pace , dattée du feptiéme d’A o û t , fous le confulat l |§ | f f *IX,‘
R r r iij