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Mart.
398 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dans ce voïage par faint Lubin , alors abbé du rao-
naftere de Brou , & depuis évêque de Chartres. Saint
Aubin travailla à reprimer cet abus en pluiîeurs con->
ciles:entre autres en ce troifiéme d’Orleans qui le condamne
par un de fes canons. Etant preiTé par fes c o n frères
dans un co n c ile , d’abfoudre des perfonnes excommuniées
pour ce fu je t, & de leur envoïer des
eulo g ies, ou pains b én is, il dit : Vous m’obligez à les
bénir , en abandonnant la caufe de Dieu : mais il eft
aifez puiifant pour fe vanger lui-même. En e ffe t, la
perfonne excommuniée mourut avant que de recevoir
les eulogies dans fa bouche. Saint Aubin g ou verna
l’églife d’Angers vingt ans 8c fix mois , & mourut
en yjo. le premier jour de Mars, auquel leg life
honoré encore fa mémoire.
t f S I s
L I V R E T R E N T E - T R O I S I E ’M E .
THeodofe patriarche d’Alexandrie aïant été exi- ^ £ triarche
le î, Paul abbé de l’ordre de Tabenne fut ordon- a1 Alexandrie,
né à fa place. Etant méprifé par quelques-uns de fes n™. c.i*.
mo in e s, il étoit venu à Conftantinpple foutenir fes Sut-mn-”■ n
intérêts près de l’empereur : le diacre Pelage qui le
connoiffoit pour entièrement orthodoxe 8c recevant
le concile de Calcédoine , lui procura le lîege d’Alexandrie
i ,& d fut ordonné à C. P. par le patriarche
Mennas, en prefence du même Pelage 8c des légats
d’Ephrem d’Antioche,&de Pierre de Jerufalem. L’empereur
lui donna l’autorité fur les ducs 8c les tribuns
d’Egypte 8c de fes dépendances, pour ôter les hérétiques,
8c en mettre de catholiques : car ils entrete-
noient les divifions du peuple.
Etant arrivé à Alexandrie , il obligea, tant par
crainte que par adreiTe, toute la ville 8c tous les m o -
nalleres, à recevoir le concile de Calcédoine. Il voulut
ôter Elie maître de la milice : mais Pfoius diacre
8c oeconome de l eglife , ami d E lie , lui découvrit le
deffein du patriarche , lui envolant" des lettres par
des couriers à pied très^diligens, dont on ufoit en
Egypte. Le patriarche Paul aïant intercepté les lettres
de Pfoius, qui étoient écrites en Egyptien : craignit
d’être traité comme Proterius , maffacré par les s«p. iw.
Eutyquiens, 8c commença a preifer Pfoius de rendre
fes comptes. Il le mit entre les mains de la jufti-
c e , 8c en écrivit à l’empereur. R o d o n , qui etoit alors
préfet d’Egypte , fe chargea de le garder jufques a