
301. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . _
derniers pfeaumes qui fe difenc cous les jours , 8c
commencent par Laudate. Le Eater fe dira tout haut
à la f in ie macines 8c de vêpres ¡afin que fi quelqu'un
avoit quelque peine contre un autre , il loit prefle
de pardonner, par ces paroles : Remettez-nous nos
decces, comme nous remettons aux autres. Il ne parole
pas qu'il y eut alors d’autre oraiion , pour la
conclufion des offices,
c.ie. 17. Pour marquer la fin de chaque heure, faint Benoît
fe fert de ces mots : Et mtf]<e fiant*, c'eft-à-dire , que
l'office étant ach e v é , on renvoyera la compagnie. Il
Si lg marque en détail la diftribution des pfeaumes pour
chacune des heures , telle que fon ordre, l’obferve
encore : puis il ajoute ; Si quelqu’un n'eft pas content
de cette diftribution, il peut les ranger autrement
: pourvu que chaque femaine on dife le pfeau-
tier tout entier. Car ç’eft le moins que nouspuiffions
fa ire , puifque nous lifons que nos peres le difoient
tout entier chaque jour avec ferveur.
Saint Benoît ne preicrit point d’autres prières :
mais il fuppofe que les moines s’appliqueront d’eux-
c mêmes à l ’oraifon mentale , lorfqu’il dit : que l’oraifon
doit être courte 5c pure , fi ce n’eft qu’on la continue
plus long-tems, par un mouvement de la grâc
e , qu’ après l’Office tous doivent fortir de l’oratoir
e , afin de ne pas troubler ceux qui voudroient prier
en particulier ¡.8c que ceux-ci le doivent faire fans
parler haut, mais avec larmes 8c application de coeur.
fitsÆ voit auffi dans fa v ie , que les moines après avoir
achevé de chanter les pfeaumes fe mettoient en orai-
fon , 8c qu’un d’entre eux , tenté par le démon n’y
pouvoir durer, 8c fortoit de l’oratoire,
L i v r e T r e n t e - D e u x i e ' m e , 303
Après la priere le relie de la journée des moines , T J J -
étoit employé au travail ou à la ledure. En é t é ,
c’eft-à-dire , depuis Pâque jufqu’au premier Oêlo-
bre ils fortoient lé matin pour travailler , depuis la
première heure jufqu’à la quatrième : c’elt depuis
fix heures ju fq u à d ix , allongeant ou diminuant les
heures, fuivant la longueur des jours. Après ces
quatre heures de t r a v a il, ils vaqueront à la leétu-
re , dit la réglé , pendant deux heures, jufques environ
fexte. Après fexte 8c le dîner, ils fe repofe-
ront fur leurs lits en filence. Si quelqu’un veut lire ,
il le fera fans troubler les autres. On avancera none ,
8c on la dira au milieu de la huitième heure , c’eft-
à -d ire , à une heure 8c dem ie, 8c on travaillera ju f qu’au
foir. Ce font au moins fept heures de travail
par jo u r, avec deux heures de leêlure. Saint Benoîc
ajoûte : Que fi laneceffité du lieu ou la pauvreté les
oblige à s’occuper eux-mêmes, de la récolté de leurs
fru its , qu’ils ne s’en affligent point ¡ puifque c’eft
alors qu'ils feront véritablement moines , quand ils
vivront du travail de leurs mains , comme nos peres
8c les apôtres.
En h y v e r ,c ’eft-à -dire , depuis le premier Octobre
jufqu’au Carême , les fept heures de travail fe
prenoient de fuite. On commençoit par la leélure ,
qui duroit jufqu’à la fécondé heure, c’e ft-à -d ire , a
huit heures du matin. Alors on difoit tierce, puis on
travailloit jufqu’à none. Après le repos on vacquoit
à la lecture, ou à apprendre les pfeaumes par coeur.
En Carême la leêluieduroit jufqu’a tierce , 8c le trav
a il depuis neuf heures du m a tin , jufqu’a quatre
heures après midi. Au commencement du Careme ,