
A N.
s«f- ••• «
6481 H ’i' s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
dent au prêtre'de les reconcilier toutes les fois qu’il
f°i>- leur plaît de pecher. Pour réprimer une enrreprife fî
execrable, le concile ordonne que celui qui fe repent
v de fon péché, foit premièrement fufpendu de la
communion , & vienne fouvent recevoir l’impo-
fition des mains avec les autres penitens. Après avoir
accompli le tems de la fatisfaétion il fera rétabli à la
communion, fuivant que l’évêque jugera à propos.
Mais ceux: qui retombent dans leurs pechez pendant
le rems de la penitence , ou après la réconciliation ,
feront condamnez fuivant la feverité des anciens ca-
r.Ü nons. C ’eft - à - d i r e , qu’ils ne feront plus reçus à la
penitence. Pour prévenir les rechûtes, l ’évëque ou le
prêtre, avant que-d’accorder la penitence, commencera
par couper.les cheveux à celui qui la demande,
c. ir. fi c’eft un homme , ou lui faire changer d’h ab it, fi
c’eft une femme,
Aux enterremens des chrétiens on fe contentera
de chanter des pfeàumes , pour marquer l’efperancc
’■ »!■ de la réfurredtion : fans chanter des cantiques funèbres
ou fe frapper la poitrine : c’eft que ces marques
de deiiil fentoient le paganifme. On retranchera des
folemnitez des faints, les danfes & les chanfons impures
: il faut fe fouvenir que c’eft en Efpagne. Il eft
ordonné d’abolir par toute l’Efpagne & la Gaule
tous les reftes de l’idolâtrie, joignant l’autorité tem-
'.-h- porellc avec la fpirituelle. On défend fur-tout très-
expreifément aux peres de faire mourir les enfans
qui font le fruit de leur débauche, & dont ils fe
n%i°' trouvent furchargez , qui étoit un refte des moeurs
c‘ païennes. Défenfe aux Juifs d’exercer des charges
publiques , d’avoir des efclaves chrétiens, ou de-
L i v r e t r e n t e - q u a t r i e ’me . 649
poufer des chrétiennes ; & s’ils en ont des enfans on ^
les fera, baptifer. En ce concile de Tolede que l’on * ^ *
compte pour le troifiéme , S. Leandre fit un fermon p. <»ii.
fur l’heureux changement de l’églife d'Efpagne, qui
fe trou voit libre après une fi rude perfecution , &
voïoit tous fes enfans réunis. Le roi Recarede fit une p. i«ijt
ordonnance pour la confirmation des décrets de ce
concile , fous peine d’excommunication pour les
clercs : pour les laïques, de confifcation de. biens ou
même d’e x il, fuivant la qualité des perfonnes.
En exécution du concile de Tolede , les évêques LYn -
de la partie des Gaules qui obéiiToient aux G o th s , bonne.
s’aiTemblerent â Narbonnele premier jourdeNovem- tom* f. conc.p.
b re , la même année 585». quatrième de Recarede. Ils 101 ’
étoient huit en tout : fçavoir Migece évêque deNar-
bonne métropolitain, Sedatus de Beziers, Benenatus
d’Elne , Boëce de Maguelone , Pelage d e . N îm e s ,
Tigrine d’A g d e , Serge de CarcaiFonne , Agrippin de
Lodeve. Ils avoient tous affilié au concile de Tolede
en perfonne ou par leurs députez. En ce concile de
Narbonne ils firent quinze canons, dont voici les dif-
pofitions les plus remarquables.
On chantera Gloria à la fin de chaque pfeaume , Can-l--
& à chaque divifion des grands pfeaumes. Sans doute
on regardoit cette priere comme une profeffion de
foi abrégée contre les Ariens. Tout homme libre
ou -efclave, Goth , Romain , Syrien , Grec ou Ju i f ,
s’abftiendra de tout travail le dimanche : fous peine
à l’homme libre de païer fix fous d’o r , à l’efelâve
d’avoir cent coups de foiiet. On voit ici les nations
qui fe trouvoient dans cette partie des Gaules. Les
Goths font nommez les premiers comme maîtres :
Tome V i l . N n n n
€. 4.