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3C X X I Ï .
'Députation de
S. Epiphane de
JPavie.
Ennod. Vita
■Epipb.p. 304. ed.
Sirm.
Jtù ap' Boll. 1 ijo
'Janu.p* 37£.ir,
rl.fi.
<6* H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
choies divines : combien plus doit-on fe conformer
à l’évêque de c e f ie g e , que Dieu a établi au-deffus
de tous les évêques : 8c qui a toujours été reconnu
pour tel par toute l’églife ? Il prefTe enfuite l’empereur,
par lapieté qu’ila vo it témoignéejufques alors,
étant fimple particulier : ôc montre la necelfité d’é-
facer le nom d’A c a c e , par les mêmes raifons que
contiennent fes autres lettres. Et comme on objec-
toit la refiftance du peuple de C. P. il répond : que
ce peuple a bien fouffert que l’on ait rejette. Mace-
donius 8c Neftorius ; 8c que l’empereur a fçû reprimer
ce peuple, quand il a voulu remuer a l’occafion
des jeux publics. Enfin , d it - il, fi l’on craint d’irriter
le peuple d’une feule -ville : combien doit-on
plus craindre de bleifer la foi de tous les peuples du
monde, qui feraient fcandalifez de notre prévarication
i
Le roi Theodoric pour affermir fa domination fit
une loi , par laquelle il ne laiffoit la liberté entiere
qu’à ceux qui avoient pris fion parti ; déclarant
ceux qui avoient fuivi le parti d’Odoacre 5c des
He rules, incapables de te fte r , ni de difpofer de
leurs biens. Cette loi jetra la confternation dans
toute l’Italie -, Sc les peuples affligez s adrefl'erent à
faint Epiphane évêque d eP a v ie , pour être leur in-
terceffeur auprès du roi. Il avoit déjà réuffi en plusieurs
députations; mais il refufa de fe charger feul
de c e lle -c i. On pria Laurent évêque de M ila n ,
d’en vouloir être : ils allèrent enfemble à R a v en n e ,
,ou le roi faifoit fa refidence. Saint Epiphane porta
la p a ro le , & obtint la grâce des coupables, à l’Exception
de quelques-uns, qui étoient les auteurs dji
L i v r e T r e n t i e ’ me. 1 g f ■------------
[mal. Enfuite le roi le fit appeller en p a rticulie r, Ôc A n. 494,'.
[lu i dit : Vous voyez la defolation de l’ Italie, dont » u .
[les terres demeurent incultes, à caufe delà multitude
- d’habitans que les Bourguignons ont emmenez captifs
: je veux les racheter , 8t je ne vois perfonne en-
| tre nos évêques fi capable que vous de cette ambaf-
Ifade. Allez donc trouver leur roi Gondebaud, qui
■vous refpeébe 8c défi te ardemment de vous voir : je
■vous ferai donner l ’argent neceilaire. Le faint évê*
«que accepta la commiftion, à la charge que V iffo r
■é vêque de T u r in iroit avec lui. Le pape Gelafe fe
llfe rv it de cette occafion pour écrire à Rufticius évê-
Itaue de Lion , fucceffeur de faint P a tien t, & le remercier
du fecours qu’il lui avoit envoyé , pour fou-
Jager la mifere des peuples d’Ita lie , auifi-bien qu’Eo-
Jlnius évêque d’Arles.. Il prie aufli Rufticius d’aider
REpiphane dans fa négociation car Lion étoit la refi-
■ dence du*çroi des Bourguignons. La lettre eft du
■ vingt-cinquième de Jan v ie r , fous le confulat d’Afte-
■ r iu s , & de P refidius,,c ’eft-à-dire en 494.
Epiphane ne partit toutefois qu’au mois de Mars &
I & paifa 1 es Al p e s , quoique l’hiver fût encore rude,
I 6c les rivieres glacées. Tout le peuple accouroit fur m*-
I les chemins pour le voir , 8c lui apportoitdes vivres
I & des p re fen s, qu’il diftribuoit aux pauvres, il ar-
1 riva en peu de tems à Lion , où l’évêque Rufticius
[ v in t au-devant de lui , s’informa du fujet de fon
I. v o y a g e , 6c l’avertit de l’efprit artificieux du roiGdn-
debaud. Epiphane confoilla au roi de ne rien pren-
1 dre pour la rançon des captifs. Le roi d it , qu’il examinerait
ce qui convenoit à l’intérêt de fon ame, 8c
dë fon royaume, Enfuite il fit dire aux deux prelats