
A n . 52.9.
X I I I .
Commencement
de faint
Benoît.
-S'. Greg. r i .
Dialog, c. I.
V. Iter. Italic.
Mobili»
Act. SS. ’Retied,
to. i.p.c 81..
¿9<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Ariens qui dominoient dans les provinces.
Le plus ancien modèle qui nous refte de 1 office
de l’églife en O ccident, eft la réglé de faint B en o it,
icompofée vers le même tems : car on rapporte a l an
<19. la fondation de fon fameux monaftere du mont-
Caifin. Saint Benoît naquit vers l’an 480. aux environs
de Norfie d’une famille confiderable. Son pere
fe nommoic Eutrope, fa mere Abundantia. On 1 a-
v o it envoyé étudier a Rome : mais voyant la corruption
de lajeun e ife , il fe retira fecretemept, ôc s e-
tant dérobé même de fa nourrice qui 1 avoit fuivi,
il vint à un lieu nomme Sublac, a quarante milles de
R om e : où il s’enferma dans une caverne fort étroite.
Il y demeura trois ans , fans que perfonne en fçut
rien, excepté un moine nommé R omain; qui lay an r
rencontré lors qu’il y alloit, ôc ayant appris fon def-
fe in , le revêtit de l’habit monaftique , lui donna tout
le fe.cours qu’il pouvo ic, ôc iui garda le feeret, R o main
demeuroit dans un monaftere voifin , lous un
abbé nommé Theodat : mais il fe deroboit quelquefois
ôc portoit du pain à faint B en o it, d une partie
de fa portion. Il n’y avoit point de chemin pour arriver
à fa caverne du cote du monafterede Theodat t
ç ’étoit une roche fort élevée. De forte que Romain
Ùttachoit le pain à une longue corde avec une clochette
pour avertir Benoît de le prendre. Saint R o main
v int depuis en Gaule , ôc gouverna un monaftere
près d’A u xe rre , où il mourut.
Saint Benoît v ivant dans fag ro tte , ne fçavoit pas
même quel jour il étoit. En forte qu un jour de Pa-
que , un prêtre d’un lieu aifez éloign e, ayant prejaa-
ré à manger pour foi-même. Dieu foi fit connoitre
• Par
L i v r e T r e n t ê - D e u x i e*m e ? ¿97
par ré v é la t ion , le lieu où étoit fon fe rv i teu r q ui
mouroi t de fa im. L ’a y an t t rouv é à gran de p e in e ,
i l foi appr i t que c ’étoic le jour de Pâque , auquel il
ne dévoie pas je û n e r , ôc foi fit man g e r de ce q u ’ il
a v o i t apporté. V e r s l ç même tem s , des paftrès le
t rouv èrent ca ché dans fa grot te , ôc le v o y a n t v ê tu
de peau dans des brouifailles , ils le pr irent pour
une bête : mais q u an d ils connurent que c ’ étoit un
fe r v i t eu r de Dieu , ils le r e fp e d e r e n t : plufieurs m ê mes
quit tèrent leurs moeur s brutales ôc fe c o n v e r t i rent
. Dep u i s ce tems il c ommen ç a à être connu de
tout le v o i f in a g e , plufieurs le v eno ien t v o i r , ôc lui
appor toient de la nour r i ture r e c e v an t fes inf truc -
tions. U n jo u r c om m e il é to r t f e u l , le fo u v e n i r d ’une
femme qu’il a v o i t v û ë j excita en foi une tentat ion
f i v i o l e n t e , q u’ il fu t p rê t à quit te r le defert. Ma is
é tant r e v en u à f o i , ôc v o y a n t auprès de foi quant ité
d ’o rties ôc d ’é p in e s , il fe je t ta dedans ôc s’y roula
Jong- tems à nud : de maniéré q u’il en for t i t tout en
fan g ; ôc n e fut plus at taqué depuis de pareilles tentat
ions.
Alo r s plufieurs commenc è rent à quit te r le mo n d
e , ôc fe rang er fous fa conduite : car fon nom étoit
dé jà fort célébré. Il y a vo i t là proche uh monaf tere ,
en un lieu n ommé V i c o v a r r o , entre Sublac ôc T i -
bur. L abbe é tant m o r t , toute la communauté v in t
t rouv e r Beno î t , ôc le pr ia in f tammen t d ’en p r e n dre
la condui te . Il les refufa J o n g - t em s , ôc leur
p rédi t que leurs maniérés ne pour roient s’accorder
a v e c les f i e n n e s , enfin il fe IaiiTa v a in c re . Ma i s comm
e il vouloi t cor r ig er ces moines , ôc les faire v iv r e
yegul ierement : f i s commen c è ren t à Ce repent ir de
Tome F i l . p p
cap. t.
cap. j .