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54 0 . Les femmes n’entroient point dans ce monaftere,
même dans l'églife : pratique aflèz ordinaire en ce
tems-là. L ’églife de France honore plufieurs autres
faints qui habitoient alors les folitudes du Perche &
V.hifi. S.Ben.liv* • ' - » r r • r t z.c. 30. • du Maine , encre autres laine Lomer ou Launomar ,
faint Aimer ;, faint, Frambauld & d’autres moins
connus.
Le roi Childebert pendant les dernieres années de
fa. vie , avoit retenu à ,Paris faint Ferreol évêque
d’U z é s , qu’on lui avoit rendu Tuf p c ç t, parce que
r>M. A„t. voulant gagner les Juifs.à Jc fu s-C h rift, il mangeoit
■Dcmin. fouvent avec eux', & leur faifoit des- prefens. Saint
Ferreol étoit fils du fènatcur A n lb c r t ,& defeendu
d’un autre Perreol , prefet du prétoire des Gaules,
En 553. il fucceda à famt Finnin fon oncle , évêque
fd’y,zés, &c deu& ans après, il fut relqgué à Pafis; où il
demeura; trois ans. Le roi qui l’y retenoit ne laiffoit
pas de le refpe&er, & enfin aïant reconnu fa fainteté,
il le rcnvQÏa avec honneur & charge de prefens.
Saint Ferreol étant de retour, chaffa delà ville d Uzes
& de tout le dioccfe les J 11 ifs qui ne voulurent pas fe
convertir.
Il fonda un monaftere qui portoit Ton nom , &
lui donna , une regle qu’il adreffa à Lucrèce évêque
f °u6n£U ,u” *' d e :D ie ,la foumettant à fon jugement, Lucrèce avoir
été .‘moine à B,odanç;& difcjple'du faint abbé Marius.
C e monaftere fitué dans le dioccfe de Stfte-
to n , n’eft plus qu’un prieuré nommé Beuvon , dé-
n i.Aa.ss.Len. pcnJ ant de l’Iiïe-Barbe. Saint Ferreol ordonne dans
fa regle . que tous les moines fçaehent lire , & appren-
nent les pfeaumes par ,coeur, même ceux, qui gardent
<**¿21 les troupeaux : qu’ils, foient toujours 'occupez de Ta
L i v r e t r e n t e-t r o i s i e ’ m e ., ; 5 17
ieéture ou du travail des mains. Que ceux qui ne “
peuvent labourer écrivent, faffent des filets pour la N- **
pêche, ou des fouliers. Il leur,défend la chaffe, Ils P
11e porteront point,de;ehcmifes,de;tGi;les, L ’abbé ne c'
pourra affranchir un efclave du monaftere , que du c' “
çonfentement de tous les frerçs.Cequi montre qu’ils ¿i«-
avoient de ferfs. On ne baptifera point dans le mo- j | p
naftere, G ’eft ce qui m’a paru de plus remarquable
dansda.réglé,d,e faint Ferreol. Il çompofa aufli quelques
livres de le ttre s ,à l’imitation de Sidonius, &c
vécut jufqu’a l’an ySn; i 1 - *
Le pape Pelage mourut peu de tems après le roi
Childebert, fçavoir le fécond jourde Mars 5 5 5 » . aïant j= an ,iu . PaPe.
tepu îè faint ftege trois ans & dix, mois.;En deux o r - *«*>/■•
din'ations au mois de Décembre , il avoit fait vingt-
fix prêtres, neuf diacres, & quarante-neuf évêques.
Son fucceifeur fut Jean I I I . furnommé Catellin fils
d’Anaftafè , qui. portoit le titre d’illuftre. Il tint le
fiege près-de treize ans. Quand Je pape Pelage mourut
, il commençoit à bâtit l’églife des apôtres faint Beda. de 6. ar>
Philippe & faint Jacques : le pape Jean l’a ch eva, &
y fit peindre plufieurs hiftoires, partie en mofaïque, î8'D-
partie avec des couleurs. Il en fit la dédicace , d’où
l’on croit queft vemié la fête de ces deux apôtres, le
premier jour de Mai. Le pape Jean augmenta & l'établit
les cimetières des niartyrs;& ordonna que tous
les dimanches l’églife de Latran y fourniroit le pain ,
le vin & le luminaire,
De fon tems le fameux Caffiodore mouruç dans É É | | ^
une extrême vieillefle. Il étoic de la plus illuftre no-
bleffe Romaine , né â Squillace en Calabre vers l’an
4 7 0 . Il fut le principal miniftre du roi Theodoric :