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, . 7. ■' Les églifes foutiendront la liberté de ceux qui au-
c. 10. ront été affranchis dans leglifc. Ceux qui font en pri-
fon pour crime , feront vifitez tous les dimanches ,
par l'archidiacre ou le prévôt de l'églife : pour con-
noître leurs befoins, Si leur fournir la nourriture Si
m les chofcs neceffaires aux dépens de l’églife. Les évê-
Mf. ques prendront un foin particulier des pauvres lépreux.
Le concile confirma la fondation d’un hôpital
établi à Lion par le roi Childebert Si la reine U l-
trogothe fon époufe:tous les évêques y fouferivirent,
Si il fut défendu à l’évêque de Lion Si à fes fuccef-
ièurs de fe rien attribuer, ni à cette églife, des biens
de l'hôpital : mais il lui fut enjoint de tenir la main à
ce qu’il fût toujours gouverné par des adminiftrateurs
foigneux : que l’on y entretînt le nombre de malades
ordonné, Si que l’on y reçût les étrangers.
u. 5.p. 4 0 1. & Peu de tems après ce concile, dix des mêmes évê-
App.p. iîjo. qUes s’affemblerent à Clermont en Auvergne Si y
firent feize canons, tirez du concile d’Orleans. C ’étoit
dans le roïaume du jeune Theobalde , qui avoit
Greg. Æ biß. c. fuccedé à fon pere Theodebert, mort en 548. la quatorzième
année de fon regne, trente-fept ans après la
mort de Clovis fon aïeul,
xxi x. Saint Gai de Clermont ne furvêcut pas long-tems;
¿z cîetmont.Auffi-tôt après fa m o rt, le clergé commença à faire
Greg.iv. hiß. c. des complimens aü prêtre Caton fur l’épifcopat, Si
il fe mit en poffeifion des biens de l’é g life , comme
s’il eût été déjà évêque. Les évêques qui étoient venus
pour les funérailles de faint G a i , après l’avoir
enterré , dirent à Caton : Nous voïons que la plus
grande partie du peuple vous a choifi : venez que
nous vous confacrions évêque. Le roi Theobalde
eft
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eft jeune : fi on fait quelque plainte contre vous ,
nous nous chargeons de vous jjuftifier à la cour. En
effet , ils n’auroient pas dû l’ordonner fans le con-
fentement du roi. Caton qui ne croïoit pas que l’é-
pifeopat pût lui manquer , répondit : Vous fçavez
comme j’ai vécu depuis ma jeuneffe;, je me fuis appliqué
aux jeûnes, aux aumônes , aux veilles ; • j’ai
fouvent emploie la nuit à chanter des pfeaumes.
J ’ai paffé par tous les degrez du clergé , fuivant les
canons •. j’ai été dix ans lecteur, cinq ans foudiacrç ,
quinze ans diacre, il y a vingt ans que je fuis prêtre :
il ne me refte que l’épifcopat que j’ai mérité par. mes
fervices. Retournez chez vous, je veux être ordonné
canoniquement. Ils s’en retournèrent fort feandalifez
de fa vanité.
Se croïant donc déjà le maître , il commença à S ®
maltraiter l’archidiacre Cautin , & à le menacer de
le dépofer. Cautin ne lui demandoit que fes bonnes
grâces ; & s’offrit d’aller à la cour obtenir le confen-
tement du roi pour fon ordination. Mais Caton ¿
croïant qu’il fe mocquoit de lui , ne tint compte de
fon offre. Cautin le voïant ainfi meprifé feignit d’être
malade, & fortit de nuit de Clermont pour aller à
Mets trouver le roi Theobalde „ à qui il apprit la
mort de faint Cal, Le roi & ceux qui étoient auprès
de lui affemblerent plufieurs évêques, & firent ordonner
Cautin évêque de Clermont : en forte que
les députez de Caton qui vinrent- enfuite, trouvèrent
la chofe faite. Le roi envoïa donc Cautin à Clermont
avec les clercs qui en étoient venus, & ce qu’ils
a voient apporté des biens de l’églife : le faifant encore
accompagner par des .évêques & par de fes
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