
A n. 52.3.
Vit a S. Tulg c
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i î 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
feifa pas pour cela la religion catholique. Il étoit d’une
bonté finguliere , qui dégeneroit en foiblefTe : fon
regnefut de fept ans & trois mois. Ayan t rendu la
liberté à l’églife d 'A friqu e , il permit d’ordonner par
tout des évêques; 8c premièrement à Carthage , où
l ’on élût Eugene , recommandable pour fa doêbrU
ne. Ainfi l’ Afrique recouvra l’exercice libre de la
religion catholique , après foixante-fix ans d’interruption
, à compter depuis la perfecution de Genfe?-
rie en 457.
Les évêques exilez arrivant à Carthage , y furent
reçus comme des confeifeurs de Jefus-Chrift : particulièrement
faint Fulgence , plus connu que les
autres par les combats qu’il y avoit livrez contre les
heretiques, quand il fut rappelle par Trafamond,
Le peuple attentif fur le rivage , obfervoit le vaif-
feau dont il defeendroit ; fi-tbt que fon vifage parut
, il s’éleva un grand c r i, & on entendoit chanter
les loüanges de Dieu en toutes fortes de langues.
Les évêques ayant mis pied à terre, allèrent d’abord
à l’églife de faint A g ilé e , au milieu d’une grande
foule de peuple , qui marchoit devant 8c après 8C
comme on s’empreffoit principalement autour de S.
Fulgence , car c’étoit à qui recevroit le premier fa
benediétion :ies plus diferets l’environnerent, pour
le foulager dans la chaleur , 8c lui faire le paflage
libre. Unegroffe pluye qui fu rv in t , ne diflipa point
le peuple : mais comme faint Fulgence marchoit la
tête nuë , les plus nobles étendirent fur lui leurs
chafubles : c’eft à-dire leurs manteaux. Ayant vi-
fité fes amis à C a rth age , il en fortit pour fe rendre à
fa ville de R u fp e ; 8c pendant tout le ch em in , qui
étoit lo n g , le peuple venoit au devant de lu i , por- N- f * *
tant des lampes, des flambeaux Sc des branches d’arbres
, 8c rendant grâces a Dieu.
Le premier ouvrage de faint Fulgence après Ion
r e t o u r font les trois livres d e l à predeftinatipn & M34. r
de la grâce, adreftez à Jean prêtre que l’on croit être
Max ence, 8c à Veneriüs diacre. Douze évêques de
ceux qui avoient été exilez avec lui en Sardaigne 8c
qui avoient écrit la réponfe au diacre Pierre, écrivirent
une fécondé lettre adrefléeà Jean & à Veneriüs, «p.vutz.-epm.
fur la grâce 8c le libre a rb itre , pour réponfe à celle Tom 4, conc. p*
qu’ils en avoient reçue. A la fin ils les exhortent à lsn-
inftruire ceux qui ioutenoient les opinions contraires,
en leur lifant les livres de faint Auguftin à Profper
8c à Hilaire.
Le pape Hormifda mourut la. même année 323. de lv ii i .
Je fu s -C h r ift, fous le confulat de Maxime , le fixiéme
jour d’A o û t, après neuf ans.dé pontificat. De fon
tems, outre les prefens qui vinrent de G re c e , le
roi Theodoric offrit à l’églife de faint Pierre , deux
chandeliers d’argent du poids de foixante 8c dix l i vres’;
8c il eft remarquable , qu’on reçût l’offrande
d'un prince Arien. Les prefens que le pape Hormifda
fit lui-même à plufieurs églifes de R om e , montent
à quinze cent foixante 8c onze livres dargenr.
En plufieurs ordinations au mois de Décembre, il
fit vingt-un prêtres 8c cinquante-cinq eveques. Il
trouva des Manichéens qu il fit fouetter 8c bannir ,
après les avoir convaincus.. On doit entendre que ce
fut par le miniftere de la puiflance feculiere. Apres tii.pmtifi,
que le faint fiége eut vacqué fept jours ,.on élut pour
pape, le treizième d’ A o û t , Jean natif de Tofcane.,
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