
y.yr H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
“ 7 dénoncera au peuple le jour de Noël après l’évangile.
On commencera le Carême par des procédions
de crois jours aux églifes des faints : le troifiéme jour
on célébrera la mefle à trois ou quatre heures après
m id i, &c on avertira d’obferver le jeûne , & d’amener
au milieu du Carême les enfans qui doivent être
baptifez, pour être purifiez par les exorcifmes. Les
prêtres ne doivent confacrer qu’à jeûn, & il n’eft pas
permis de s’en difpenfer,même fous prétexte de mef-
fes pour les morts.
J 8 j§ - :J j La même annéeyyi. les évêquesde la province de
Mer. xi. chr.c. Lugo y tinrent un concile , où le roi confirma la di-
vifion des diocefes , établie de nouveau. Nitigius
évêque de Lugo préfidoit à ce concile, & il y avoit
des légats du faint fiege. C ’eft le même Nitigius à
qui faint Martin de Brague adreifa fa colledion de
Tom. y. c n c . f . çanons. Il marque dans la préface qu’aïant été d’a-
i>OJ' bord écrits en Grec , ils ont été altérez , tant par le •
jt jt 'Æ h *<W' défaut des traduéfions, que par l’ignorance ou la négligence
des copiftes : c’eft pourquoi il a travaillé à
les rendre plus corre&s. Ce recueil eft diviféendeux
parties, dont la première regarde le clergé , & la fécondé
les laïques , 5c il comprend en tout quatre-
vingt-quatre: canons. On marque à chacun d’où il a
été tiré , c’eft-à-dire , des conciles compris dans l’ancien
code de l’églife univerfelle , des conciles d’Ef-
pagne tenus jufques alors. Cette collection de faint
Greg.Tur.v.hiji. Martin de Brague a été depuis très-fameufe. Il mourut
vers l’an j 8q .
KJ Le pape Jean I I I . mourut en yyi . & fut enterré à
Lombards en ita- fajnt Pierre le treizième de Juillet : il avoit tenu le
mif. faint fiege près de treize ans, En deux ordinations
L i v r e t r e n t e - q u a t r i e ’ m e . yip
au mois de Décembre il fit trente-huit prêtres &
treize diacres, &c foixante & un évêques. De fon
tems les Lombards entrèrent en Italie fous la conduite
d’Alboin leur roi. Ils étoient Germains d’origine
: mais ils avoient demeuré quatre cens ans en Pannonie
; & ils en fortirent en la première indiétion, le
lendemain de Pâque : c’e ft-à -d ire , le fécond jour
d’Avril ¡ 68. Us entrèrent en Italie par la Venetic;
& Paul patriarche d’Aquilée , qui en étoit la capitale
, craignant leur fureur , quitta la ville & fe retira
à l’île de Grade , emportant avec lui tout le trefor de
fon églife. Il mourut l’année fuivante, & eut pour
fucceifeur Probin. Alboin étant arrivé à la riviere de
P ia v e , Félix évêque de Trevife vint au-devant de
lui -, & le roi accorda à fa priere tous les biens de fon
é g life , & en confirma la donation par lettres. Ce
Félix étoit ami de Fortunat de Poitiers, & avoit été
guéri avec lui du mal des y eu x , par l’huile de la lampe
de faint Martin. Alboin prit V icence, V e ron e ,
& toutes les autres villes de la Venetie : excepté Pa-
douë , Mont Silice & Mantouë. Puis il paifa dans
la L igu rie , & le troifiéme de Septembre de la troifiéme
indiétion , c’eft-à-dire , l’an 569. il entra à Milan.
Honorât qui en étoit évêque, s’enfuit à Genes :
car Alboin conquit toute la Ligurie ; à la réferve
des villes maritimes. Honorât étant mort-peu de
tems après, on élut en même tems à Milan Fronton
& à Genes Laurent pour la même églife. Mais
ce dernier demeura évêque de Milan , après qu’il
eut donné au pape un é c r it , par lequel il confcn-
toit à la condamnation des trois chapitres. Cet écrit
fut certifié par les perfonnes les plus n obles, en-
Tome V I I . C c c c
Pauldiac. lib. 1»
c.j.
C. IJ.
Sup. n. 18.
Paul. c. 14.