
Vit. PP. c. 6. ». J .
' XLIÏI.
Autres faint s
évêques.
Acta fanct. Ben.
fo. i. p. 191. ex
Greg. Tur. Vit.
PP. c. *7,.
334 H i s t o i r e E g g l e s i a s t i q u ë T
ner cet év ê ch é , nous en rendons grâces à Dieu : fi-
n o n , du moins vous vous reço.mmanderez à celui qui
l ’aura. Gft alla donc trouver le roi : & dans le même
tems mourut Aprunculus évêque de Trêves. Le clergé
de cçtte vilfe vint encore demander au roi Théo-
doriç de leur dçnnër S.. Gai pour éyêqpe ; mais il leur
dit : Cherçhez-en un autre, je l’ai deftiné ailleurs. Ils
choifirent donc faint Nicet.
Cependant le clergé de Clermont vint trouver le
roi avec un décret d’élection &c de grands prefens.
Car dès-lors la mauvaife coutume commençoit à
s’introduire, que les rois vendoient l’épifeopat, ou
que les clercs Tacheraient. Ce font les paroles de
Grégoire de Tours neveu de S. Gai. Le roi dit aux
clercs de Clermont, qu’ils avoient faint Gai pour
évêque. Il le fit ordonner prêtre , & voulut que l’on
fît un feftin aux citoïens aux dépens du public. Ainfi
Tévêché ne lui coûta qu’un tiers de fous d’or , qu’il
donna au cuifinier. Le roi le fit accompagner par
deux évêques jufques à C le rm on t, où il fut reçu au
çhant des pfeaumes & ordonné évêque vers l’an 3 1 7 .
I l conduifit cette églife avec beaucoup d’humilité &
de charité ; & fe diftingua fur-tout par fa patience à
fouffrir les injures.
Saint Nicet ou Nicetius qui fut. ordonné en même
tems, parut dès fa naiffance deftiné à la clerica-
tu re , parce qu’il vint au monde avec une ceinture
de cheveux autour de la tête. Ce qui prouve que
dès-lors, cëft-à-dire , vers l’an 300. la tonfure cléricale
étoit en ufage : j’entens la couronne de cheveux,
comme la portent les réguliers. Ses parens l’aïant
inftruit dans les lettres, le recommandèrent à un ab-
. L i v r e t r e n t e -d e u x i e ’ m e , 333
bé auqüel il fucceda dans le gouvernement du monaftere.
Le roi Theodoric le revetoit particulièrement
, parce que le faint lui découvrait fouvent fes
pechez pour le corriger, C ’eft pourquoi il le fit ordonner
évêque de Trêves avec le eonfentement du
peuple en 3 1 7 . Ce roi étant mort en'334, faint N icet
continua à reprendre avec la même liberté fon
fils Th eodo ric, qui commèttoit beaucoup d’injufti-
ces. U n jour ce jeune roi étant entré dans l ’églife ,
après les lectures , lorfqu’on offrait les dons fur l’au^
t e l , le faint évêque dit : Nous ne célébrerions point
ici la meffe aujourd’h u i , fi leS excommuniez ne fe
retirent. Et comme le roi iefiifoit d’ohéit : tout d’un
co u p , un jeune homme faift du démon, commença
de publier les vertus de l’évêque , & les crimes du
roi. Le roi épouvanté, prioit qu’on chafïât de Téglife
cet énergumene ; mais l’évêquè dit : Qu’on chaffe
premieremeiié ceux qui vous ont fu iv i, cëft-à-dire ,
les inceftueüx, les homicides, les adultérés. Telle
étoit la fermeté de S. Nicet.
Un des plus illuftres évêques de France étoit alors t- *s-
S- Medard évêque de Noyon & de T oürnay. Il n a - j J2v.c,lT«l'.
quit eommé l’on croit l’ah 436. à Siilency. près dé. ;” °j
Noyon & fut élevé avec faint Eleuthere depuis
/ a ÿ r-j-t . _ r • 1 1 VitaS.Eleutb. ap.
eveque de T o ufn aÿ . En 33.0, laint Remy LoroonJ s»«. »0.t t t r .
na évêque de Vernrundois : mais peu de tems après il
transféra le fiege à N o y o n , lieu plus fort & plus sûr
que l’ancienne Augufte , capitale du Vermandois,
que ion croit, avoir été à peu près où eft aujourd’hui
faint Quentin. Or cette ville avo ït été déja plufieurs
fois ruinée par les barbares , entre autres par Attila
gn 4 4 1. & fe trouvoit continuellement expofée aux
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