
40 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
lettre adreiTée à tous les évêques des diverfes prov
in ce s , où après avoit marqué la perfecution d 'A friqu
e , ôc la chute de plufieurs, qui s’étoient laiifé
rebaptifer , même d’entre les prêtres ôc les évêques ;
on leur prefcric differens remedes. Les é v êq u e s , les
prêtres ôc les diacres feront en penitence toute leur
v ie , fans aftilfér même aux prières , non feulement
des fideles, mais encore descathecumenes -, ôc recevront
feulement à la' mort la communion laïque.
Pour les autres clercs, lesmoines, les religieufes ôc les
feculiers, on obfervera la réglé du concile deNicée :
que ceux qui fefont fait rebaptifer fans y être contraints
, feront trois ans auditeurs, fept ans profter-
nez , deux ans aftiftans à l’oraifon fans offrir : mais
s’ils meurent dans ce tems là ils recevront le v ia tique,
c'eft-à-dire , l’abfolution : foit du même évêque
qui leur aura impofé la penitence, foit d’un autre,
qui fçaura qu’ils l’ont reçue,ou d’un prêtre.
Les impubères feront tenus quelque tems fous
l ’impoficion des mains, après quoi on leur rendra la
communion : de peur qu’ils ne tombent dans de
nouvelles fautes, pendant le tems de leur penitence.
Que fi, venant en danger de mort, ils reçoivent 1 ab-
folution ôc reviennent après en fanté , ils ne communiqueront
qu’à la priere feulement, ju fq u e sa c e
que leur tems foit achevé Les cathecumenes qui ont
été baptifez par les A r ien s , feront trois ans entre les
auditeurs, puis entre les cathecumenes, pour recevoir
avec eux la grâce de la communion catholique,
par l’impofition des mains. Les moindres clercs &
les laïques , qui auront été rebaptifez par force ou
par furprife, ne feront que trois ans de penitence ;
mais
Inaaîs aucun de ceux qui ont été baptifez ou ré-
baptifez hors de l’é g life , ne pourra jamais être admis
au miniftere ecclefiaftique. Aucun évêque ou
prêtre ne recevra dans fa v ille le penitent d’un autre
évêque fans fon atteftation par écrit. S’il arrive
duelque cas imprévû , on confultera de faint fiege.
Cette lettre qui eft le décret du concile de R om e ,
n’eil datée que d’un an après : fç a v o ir , du quinzième
de M a r s , fous le confulat de Dynamius &
de Siphidius, c’eft-à-dire, 488. On y traite la ré-
baptifation comme l’apoftafie : parce que perfon-
ne ne peut fe faire baptifer, qu’il nefe reconnoifle
payen.
I La même année le pape avoit écrit à faint Cefaire
d’A r le s , contre les ordinations précipitées des évêques:
recommandant de s’attacher inviolablemenc
M la r é g lé , de ne les ordonner qu’après de longues
épreuves, afin qu’ils foient fermes dans leur devoir.
Car on fe plaignoit, que quelques évêques après leur
ordination avoientpaifé à la v ie feculiere. Ce mal
pouvoit yenir du commerce avec les barbares, ôc
des hoftilitez univerfelles, qui étoient caufes queles
bons évêques étoient obligez d’avo.ir des châteaux
fortifiez, pour leur fervir de retraites. On le voit en
ce même tems, par l’exemple d’Honorat évêque de
l'Iovarre. La lettre du pape à faint Cefaire eft du troi-
fiéme de Février 488.
I La même année qui étoit la féconde après le con-
fûlat de Longin , mourut Pierre le Foulon faux patriarche
d’Antioche, tant de fois condamné. Son
JucceiTeur fut Pallade, heretique comme lui. Aca-
ce mourut l’année fuivante 489. f©us le confulat de
Tome T I L F
A n. 488.
A p. Baron•
Si an. 488*
Ennod. tpig,
110. ó» ibi Sirm•
XXI.
Mort d’Acace
deC.P.
ViÜor, Tunchi
r.
Evag. n i . c,
mm