
A n . 585?,
e. 9 . 14.
c. 13.
«a 5. 7.
C\ 14.
LVIII.
Grégoire d’An-
•iochc juilifié.
6$o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
’ les Romains font les anciens habitans, les Syriens &
les Grecs , les étrangers qui venoient y trafiquer. Les
peines temporelles marquées dans ce canon & dans
quelques autres, montrent que les juges feculiers af-
fiftoient au concile : comme il avoit été ordonné par
le dix-huitiéme canon du concile de Tolede.
Aucun prêtre ni diacre ne fortira du fandtuaire
pendant qu’on célébré la meiTe;& avant qu’elle foit
achevée,aucun diacre , foudiacre ou lédteur ne fe dépouillera
de l’aube. On voit ici l’ufage'de l’aube pour
tous les clercs, mais pendant le fervice feulement.
Les foudiacres, les portiers &c les autres clercs , rendront
fidelement leur fervice , & tireront la portiere
à leurs anciens. J ’appelle ainiî les rideaux qui étoient
aux portes des églifes. La peine eft pour les foudiacres
, privation de leurs gages, &c pour les autres le -
foüet. Les clercs obéiront à leurs évêques, en fe rendant
aux lieux où ils les ont deftinez pour fervir. Il y
a plufieurs canons en ce concile pour reprimer la
defobéilfance des clercs, &c leur peu de foumiffion. Il
eft défendu d’ordonner un prêtre ou un diacre qui ne
fçache pas lire. Défenfe aux clercs déporter des habits
de pourpre, ou de s’arrêter à caufer dans les places
publiques. Les abbez des monafteres où les
clercs font mis pour être corrigez , les doivent faire
vivre en penitence, Défenfe à qui que ce foit de
confulter les devins ou forciers : ceux qui fe difent
tels feront fuftigez & vendus, & le prix donné aux
pauvres. Défenfe de fêter le jeu d i, comme confacré
à Jupiter.
Au mois de Juin de la même année y S j. il y eut
un concile à C . P. à l’occafion de Grégoire patriarche
L i v r e t r e n t e - q u a t r i e ’me . 6$i
d’Antioche. Afterius comte d’O rient étant entré en
différent avec lu i, avoit attiré à fon parti les premiers ‘ ^
de la ville & le petit peuple : enforte que l’on difoit mnÿr.vi-f.j-
des injures à l’évêque par les rues g & jufques fur les
théâtres. Le comte Jean fucceffeur d’Aftcrius fut
chargé par l’empereur d’examiner ce différent : mais
il augmenta le defordre, en affichant publiquement,
que il quelqu’un vouloir accufer l’évêque , il recev
rait -fa plainte. Il reçut en effet des libelles, qui
ehargeoient l’évêque d’avoir commis adultère avec
fa propre foeu r, & d’avoir fouvent troublé la tranquillité
de la ville. Grégoire offrit de fe défendre
devant le comte d’Orient fur ce dernier chef : fur les
autres il appella à l’empereur & au concile. Il alla
donc à C . P. menant avec lui pour lui fervir de con-
feil Evagre fcholaftique, c’tft-à-dire avocat, qui raconte
ce fait dans fon hiftoire ecclefiaftique. Tous
les patriarches affifterent à ce jugement en perfonne,
ou par leurs députez : le fenat y affifta auffi &r plufieurs
métropolitains -, & la caufe aïant été examinée
après plufieurs féances, Grégoire fut renvoie ab-
fous; & l’accufateur foüetté par la ville & banni. On r»uf. ¡»ev»gr
peut remarquer ici que Grégoire étant accufé d’in-
cefte par un laïque, appelle à l’empereur & au concile
: qu’il eft jugé par le fenat avec les évêques, & que
le fenat eft nommé après les patriarches, mais avant
les métropolitains.
Quatre mois après ce voïage de l’évèque Grc- vi. c. s
goire , le dernier jour d’Hyperberetée , l’an 6 3 7 . v. hic.
d’Antioche : e’eft-à-dire , le trente-uniéme d’Oéto-
bre 586. il arriva encore un tremblement de terre à
Ântioche où il périt environ foixante-mille perfon-
N n n n ij