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Greg.Tur.i i.
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Sirm* pr*f*
go H i s t o i r e E c c l e s i a s t ï q j j e ' .
pour expliquer la f o i , & convaincre les heretiques;
Ce ne font pas feulement les évêques 61 les prêtres
de fon voifinage , qui fe plaifent à l’entendre :
Ceux qui font éloignez l’obligent à parler dans
leurs églifes, quand quelque neceilîté l’attire chez
eux. Même le faint pape Gelafe évêque de R om e ,
ayant connu par fes écrits l’intégrité de fa foi , a
témoigné par fa réponfe comme il l’approuvoit. Il
écrit la vie des faints peres pour l’édification de la
pofterité , principalement de faint Hilaire d’Arles,
qui l’a élevé ; & il fait autant qu’il peut avec fon
peuple des proceifions pour implorer la mifericorde
de Dieu. C ’eft ainfi que Gennade parle de faint
Honorât de Marfeille. Le feul ouvrage qui.nous
refte de ce faint évêque eft la vie de iaint.Hilaire
d’Arles.
Gennade parle auffi de S idonius, mort quelque
tems auparavant fous l’empereur Zenon. Il é to it ,
d it - i l , parfaiterhent inftruit des lettres divines 5c
humaines, & fes écrits en profe & en v e r s , font
voir la beauté de fon efprit. Mais il avoit auffi la
vigueur du chriftianifme , qui le fait regarder comme
un pafteur catholique & un doôteur infigne , au
milieu de la férocité des barbares, dont laGaule étoit
alors accablée. Sidonius étant exhorté par un de fes
amis à écrire l’hiftoire temporelle, s’en exeufa, principalement
fur fa profeffion , foûtenant que cette
compofition ne convient pas à un ecclefiaftique. il
prédit que fon fucceifeur feroit Aprunculus, qui étant
évêque de Langres , avoit été obligé d’en fortir ,
parce qu’il étoit iufped aux Bourguignons, comme
fouhaitant la domination des Francs. L ’églifc d*
Clermont honore la mémoire de Sidonius, le v in gt-
uniéme d’Août. On attribue à Gennade un livre des
dogmes ecclefiaftiques ,• qui s’accorde peu à la doctrine
de faint Auguftin, quoiqu’il fe trouve avec fes
.oeuvres.
Les ambafiadeurs du roi Theodoric , Faufte &c
Irenée étant revenus à Rome , dirent au pape Gelafe
, que l’empereur Anaftafe demandoit pourquoi
il ne lui avoit point écrit. Le pape lui écrivit fur ce
fujet en ces termes : Ce n’eft pas de mon ch o ix ;
Ëm a is comme ceux que vous avez envoyez à Rome ,
i dirent par toute la ville , que vos ordres ne leur per-
Imettoient pas même de me voir , j ’ai cru devoir
im ’abftenir de vous é c r ire , pour ne me pas rendre
limportun. Il dit enfuite ces paroles remarquables :
Il y a deux moyens par lefquels ce monde eft prin-
^cipalement gouverné; l’autorité facrée des évêques,
i & la puiifance royale. La charge des évêques eft
d’autant plus grande, qu’ils doivent rendre compte
des rois mêmes au jugement de Dieu. Car vous
fçavez qu’encore que vôtre dignité vous éleve au-
deifus du genre humain , vous baillez la tête devant
les prélats, vous recevez d’eux les facremens>
&c leur êtes fournis dans l’ordre de la religion : vous
I fuivez leurs jug em ens, & ils ne fe rendent pas à v ô - I tre volonté. Que fi les évêques obéïffent à vos loix „ I quant à l’ordre de la p o lic e , & des chofes tempo-
1 relies ; fçaehant que vous avez reçu d’en haut la puif-
■ fance : avec quelle aifeôtion devez-vous être fou-
I mis à ceux qui font établis pour diftribuer les facre-
I mens ? Et fi les fideles doivent être fournis generale-
I ment à tous les év êque s, qui traitent dignement les
H iij
jfo.8. op 8. dug.
App.p.l s .
X X X I .
Lettre du pape
Gelafe à 1 enw
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Epift. ta