
S u p .xtx . w. ij.
Vita S, Sab. n»
30.
Vita S. 'ÿ-oan*
Silent. ap. Boll.
1 3 . Mai. to. 14.
p. 152..
Sup.xxx. « . 1 3 .
S. Sâ£* 77.
II.
F . S. jfo. 6» 7 .
171 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
un e efpece d’ana rch ie , ta n t par le relâchement des
fuccefleurs de faint PaiTarion , trop a tta che z au temp
o re l , que par le fchifme des Acéphales & la pro-
t e d io n que l’empereur leur donnoit. Ainfi les mo i nes
du defert vinrent trouver le p atriarche Salufte ,
qui étoit ma la d e , & s’é tant aifemblez autour de lui,
ils choifirent la int Theodofe 8c faint Sabas , qui
fu ren t établis exarques ou fuperieurs généraux de
tous les monafteres dépendans de J e ruia lem : fça-
vo ir , faint Theodofe des Ccn o b i te s , & faint Sabas
des Anacoretes.
Entre les difciples de faint Sabas, étoit Je a n ,
que fon amour pour larecraite fit fu rn omme rHe fy -
c af te, ou filentieux, Si qu'il avoit reçu dans fa lau-
r e , du tems que Ton églife T h é o d i f t e fut dédiée :
c’eft-à-dire , en 491. Il fit de fi grands progrez dans
la vertu , que fept ans après faint Sabas voulut le
faire ordonner prêcre. Il le mena donc à Jerufalem.,
& le p réienta au patriarche Elie , fuccefleur de Saluf
te, qui voulant l’ordonner de fa ma in , le men a a
l ’églife du Calvaire. Alors Je an dit au patriarche :
Saint pere, j’ai quelque chofe à vous dire en fecret,
après quoi fi vous me jug e z d ig n e , je recevrai l’o r dination
: le patriarche l’ay an t tiré â p a r t , Jean le
pria de lui garder le f e c r e t , autrement qu’il aban-
donneroit le païs. Elie le lui ayant p rom i s , il dit:
Mon pere, j’ai été ordonné évêque d’une ville: mais
à caule de la multitude de mes péchez , je m ’en fuis
fuy bien loin , Si j ’ai demeuré dans le d e fe r t , a tten d
ant la vifite du Seigneur. Le patriarche fort fur-
pris appella faint Sabas, & lui d i t : il m’a dit quelque
chofe en fe c r e t , il n’eft pas polïible de l’o r d o n n e r ,
L i v r e T r e n t e - T J n i e ’m e . 173
qu’on le laifle en repos déformais fans que perfonne
l’inquiete : il les renvoya ainfi. S. Sabas fort affligé
fe retira hors de la lau re , & demanda à Dieu avec larmes
de lui découvrir ce myftere. il l’apprit par ré vé
la tion; Sc é tant venu trouver J e a n , ils co n v in ren t
qu ’il demeureroit feul dans fa cellule, fans même
venir à l’églife.
Saint Jean le filentieux étoit né vers l’an 45 1. à N i -
copolis en Arménie d ’une famille noble. A l’âge
de 18. ans il fonda’un monaftere dans fa ville , & s’y
retira. Mais les habirans de Colonie l’ay an t demandé
pour é v ê q u e , il fut obligé d ’en fortir Si de re cevoir
l’ordination. Il continua toutefois de p r a t i quer
la vie monaûique . Son beau frere Pafinique
gouverneur d’Arménie , entreprenant fur l’adminifi-
tra tio n des biens ecclefiaftiques, Si fur le droit des
aziles; Je an alla s’en plaindre à C. P. fur la fin du
régné de Zeno n , 5c on lui fit juftice. Alors il conç
u t le deflfein de fe me ttre en liberté ; Si ayant congédié
les prêtres qui l'a c compagno ient, il s’embarqua
fe c re teme n t , 8t v in t à Jerufalem ; d’o ù il fe retira
dans la laure de faint Sabas.
Après q u ’il fut r e co n n u , il demeura quatre ans
dans fa re t ra i te , & n ’en fortit q u ’une feule fo is , pour
v enir voir le patriarche Elie, à la dédicace de la n ou velle
églife : car la T h e o d i f t e é tant déformais tropf>
ecitepour une fi grande c ommu n a u té , faint Sabas
a laiifaaux Armén ien s , & fit b âtir une g rande églife
en l’honneur de la fainte Vierge. Le patriarche v int
la d éd ie r , Si y confacrer un au te l , le premier jour de
J u i l le t , in d id io n neuvième , c ’eft-à-dire l’an jo t .
faint Sabas étant dans fa foixante Si troifiéme année.
Y i i j
Vita S» Sabr.
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