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Ko v. 4 0 .
Hav. j8.
Kw. 43*
388 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . "
fon concile à Jerufalem , le treizième des calendes
d’Oitobre , après le confulat de Behfaire , indiélion
quinzième : c’eft-à-dire, le dix-neuvième de Septembre
536. La procédure faite à C . P. y fut trouvée canonique,&
on confirma la dépofition d’Anthime : car
pour les autres, ils avoient écé fuffifamment condamnez
auparavant. Ce jugement fut fouferit par quarante
neuf évêques, dont les premiers font Pierre de J e rufalem,
Elie de Cefarée &c Theodofe de Scythopolis.
I l eft à croire qu’il fe tint dans les provinces plufieurs
conciles femblables.
Le prêtre Eufebe tréforier de l*églife du faint fc-
pulchre de Jerufalem , & l’un des députez pour le
concile., obtint pendant qu’il é to ità C . P. en faveur
de fon eglife, le privilège de pouvoir aliéner des mai-
fons qui lui produifoient peu de revenu , pour fubve-
nir plus aifément aux pelenns innombrables qui ve-
noient vifiter les faints lieux.
Il femble auifi que ce fut en conféquence du concile
, & pour reprimer les entreprifes des fchifmati-
q u e s , que'l’empereur défendit de celcbrer le faint fa-
crifice à C . P. dans les oratoires des maifons particulières
: iînon par des clercs que le patriarche auroit
députez , fous peine de confifcation de la maifon.
Cette loi eft de l’année fuivante 537. auifi-bien que
celle qui pourvoit aux frais des funérailles. Il y avoit
à C . P. onze cens boutiques deftinées à les fournir ,
& pour cela exemptes de toute impofition. Chaque
lit , c’eft-à-dire , chaque corps devoir être accompagne
de huit religieufes qui chantoient, &c de trois
acolytes. Des onze cens boutiques, huit cens four-
niffoient les foifoyeurs, nommez doïens ou lecticai-
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res, qui fe tiraient ainfi de-tous les corps de métiers.
Les trois cens autres boutiques, donnoient feulemènt
de l’argent. Ainfi tous les enterremens fe faifoient
gratis, à moins que quelqu’un ne voulût ajouter quelque
dépenfe; extraordinaire.
A Rome quànd on eut appris la mort du pape
A g a p it , le roi Theodat fit élire à fa place Silverius
foûdiacre-, fils dii pape Hormifdas, qui tinc le faint
fiege deux ans. Cependant l’imperatrice Theodora fit
appeller Vigile diacre de 1 eglife Romaine, qui étoit
à Conftantinople , &c lui fit promettre fecretement
qu’il aboliroit le concile de Calcédoine, & écriroit
à Theodofe d’Alexandrie, à Anthiftie & à Severe,
approuvant leur foi : moïennant q u o i, elle lui donnerait
fept cens livres d’or , & un ordre pour Be-
lifa ire , qui le ferait ordonner pape. Vigile en aïant
donné fa promefTe , vint à R om e , où il trouva Silverius
en poiTellion du faint fiege. Il alla donc à Ra-
venne trouver Belifaire , & lui montra l’ordre de
l ’imperatricc , lui promettant deux cens livres d’o r ,
s’il le faifoit ordonner à la place de Silverius. Belifaire
prit Rome le dixième de Décembre 536. & elle
fe rendit principalement à la perfuafion du pape
Silverius : mais l’année fuivante Vitiees roi des
Goths vint l’affieger. Pendant ce fiege qui fut lo n g ,
on remarqua le refpedt des Goths pour les églifes
de faint Pierre & de faint P au l, toutes deux hors de
Rome. L o i» d’y faire aucun defordre , ils laifferent
toujours aux ecclefiaftiques la liberté d’exercer leurs
fon ¿lions.
Cependant on accufa le pape Silverius d’avoir
écrit aux Goths, pour les faire entrer dans Rome par
C c c iij
L V I I .
Silverius pape,
puis Vigile.
Liber, brev. c. i l .
Chr.Marcell.tf6»
lib. Fontif
Proctyp. 1. Goth.
c. 14.
i l . Goth. c. 4 .
Libérât, c. iz ,'
Procop. 1.
Goth. c. 15 .