
A n . 534.
to. 4. p. 1746. C.
Liber, brev. c. 20.
348 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q_u e .
combattre cette propofition: Un de la Trinité a fouf-
fert. Ils demeurèrent obftinez , & le pape les déclarai,
exclus de fa communion & de toute l’églife catholique,
comme ils letoicnt déjà de celle de leur évêque
,• patriarche de C . P. Il y eut toutefois à Rome
quelques moines qui fe féparerent à cette occafiort
de la communion du pape , & aimerent mieux fui-
vre les députez des Acemetes. Le pape fit donc ré-
ponfe à l’empereur Juftinien , approuvant ledit qu’il
âvoit propofé fur la. f o i , du confentement des évêques
; & pour le faire plus ex-preffément , il infere
la- lettre de l'empereur dans la fienne. Ainfi il approuve
authentiquement cette propofition : Un doe
la Trinité a fouffert, de la- maniéré que l’empereur
l’avoit énoncée , après avoir expliqué la foi de la
Trinité & de l’Incarnation , & en-y ajoutant qu’il a
fouffert dans fa chair. Le pape marque enfuite corn,
me il a condamné les moines A-cemeces 5: exhortant
toutefois l’empereur à les recevoir , s’ils renoncent
à leurs erreurs! Cette lettre eft dattée du huitième des
calendes d’A v r i l , fous le quatrième confulat de Ju f t f
nien avec Paulin , c’eftrà dire du vingt-cinquième de
Mars 534.
Après que lë pape eut envoie les députez de l’empereur
, il écrivit aux fenateurs de Rome , pour les
inftruire fuivant leur defir de la réponfe qu’il leur
avoir faite. Lëmpereur , d i t - i ln o u s a marqué qu’il
setoit élevé trois queftions : fç a v o ir , fi. Jefus-Chrift
peut être nommé un de la Trinité : s’il a foufferc en
fa chair , la divinité demeurant impaflible : fi la fainte
Vierge Marie doic être nommée mere de Dieu
proprement & véritablement.1 Nous avons approuve.
la foi de l’empereur , & montre qu’il eft ainfi par le - A n ; -j&
criture & les peres. Enfuite il rapporte des autoritez
fur chacune de ces propofitions. Le premier des peres
qu’il cire èft faint A u gu ltiri, dont l’égtife Romain e,
d it-il, fuit ôi obfcrvc la doéfrme , félon les decreis
de mes prédeceffeurs. A la f in de la lettre ildécjare
que l’églife Romaine condamne les moines Acemetes
, qui ont paru évidemment être Neftoriens. C ’eft
pourquoi, ajoute-t-il j-'fuivant- les canons qui obligent
d’éviter les excommuniez , je vous avertis de ne
pas même leur parler , & de n’avoir rien de commun
avec eux. Au refte les lettres du pape Jean fur cette
matière ne font point contraires à celles du pape
Hormifda ; car il témoigné feulement être mal cou- ' su?..
tent des-moines de Seythic , fans condamner ni leurs
perfonnes, ni la propofition qu’ils foutenoient ; au
au heu que le pape Jean approuve expreffément cette
propofition , &excommunie.le.s moines Acemetes qui
la rejettoient.
Lëmpereur Juftinien aïànt reçu la lettre du pape , xt.
ij- r 1 r j > 1 1 1 1 - 1 r r eo d i dcjuftimcn. l imera dans Ion code , qu il publia pour la ieconde
fois le quinzième de Novembre de la même année Tr"1'
5-3 4. Dès le commencement de fon-regne il entreprit
de reformer les lôix Romaines , & dëbord il fit com-
pofer un code , .cëft-à-dire , un.’ recueil des constitutions
choifies des empereurs précédons.. Il en donna /. j. *»». «a .
l-ordre en pi 8. & l’ouvrage étant exécuté, il le fit pu- {T «nv..
blier l’année fuivante 5 15 . Enfuite il entreprit de faire
un corps de tous les ouvrages-les plus utiles des
anciens jurilconfultes, dont il fit ranger les extraits
fous certains titres, & y donna le nom de Digefte
ou bandeétes, L ’ordre en fut donné le quinzième x x 81