
tfiff H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— — a la place de Prétextât, en étant chafie, fe retira à
A n . j 8j . Roteüil dans le voifinage avec la reine Fredegonde
que Gontran y avoit releguée.
Cependant Gondebaud qui fc difoit fils du roi
,.ij. Clataire premier, avoit fait un puiiTant parti & de
grandes conquêtes en Aquitaine ;& plufieurs évêques
l ’avoient reçu dans leurs villes de gré ou de force :
entre autres Urficin de Cahors & Bertran de Bour-
deaux. Ce dernier fit même ordonner Fauftien évêque
Gni.rn.c.51. de Dax , par ordre de Gondebaud. Il ne 'l’ordonna
pas lui-même, fous prétexte d’un mal aux yeux ; mais
il le fit faire par Pallade de Saintes & par Orefte de
Bafas. Gondebaud trahi par les fiera /'fut pris & tué ;
& pour juger les évêques accufez d’avoir embraifé
fon parti, le roi Gontran indiqua un concile à Mâcon
pour le dixième des calendes de Novembre, la vingt-
quatrième année de fon règne, c’eft-à-dire ,1e vingt-
troifiéme d’Oétobre j8 j .
Mais le vingt-troifiéme de Mai de la même année,
f». ¡.p. ,7i. il aifembla à Valence un autre petit concile de dix-
fept évêques, dont les trois premiers étoient Sapaudus
d’Arles, Prifque de Lion & Evantius de Vienne. Le
roi envoïa à ce concile Aftepiodote fon référendaire
avec des lettres, par lefquelles il demandoit la confirmation
des donations faites ou à faire aux lieux faints
par lu i , la défunte reine Auftrechilde fon époufe &
fes filles confacrées à Dieu, Cloderge & Clodehildc.
Le concile la lui accorda, exprimant particulièrement
les réglés de faint Marcel de Challon & defaint Sym-
phorien d’Autün ; & défendant fous peine d’anathême
aux évêques, des lieux & aux ro is , de rien ôter ou
diminuer de ces biens à l’avenir.
L i v r e t r e n t e -qj j a t r 1 e’ m e . 62.7
Après ce concile , le roi Gontran fit un voiage a
Paris pour tenir fur les fonts le jeune Clotaire fon
neveu fils de Chilperic, ce qui ne fut execute que lix
ans après. Il paiTa î j Orléans au commencement de 1*
Ju i lle t , &c y fut reçu avec de grandes acclamations Gr
du peuple /entre autres des Ju i f s , qui temoignoient
fouhaiter que toutes les nations luifuffent foumifes.
Il connut bien le but de cette flatterie : fçavoir , que
leur fynagogue abattue depiAs long-tems par les
chrétiens, fût rétablie : mais à fon dîner il^ protefta
qu’il n’en feroit rien. Enfuite il dit aux eveques qui
étoient préfens : Je vous prie de me faire demain la
grâce de me donner chez moi votre benediètion,
afin que votre entrée me foit falutaire : c eft-a-dire ,
qu’il les invitoit à manger. Ils le remercièrent fous3
&c fe levèrent après fon dîner : ce qui marque qu ils y
étoient aifis. - 1 ; ' ■ ■ J1 ;
Le lendemain matin , comme il vifitoit les egliles
pour faire fes prières, il vint à faint Avit ou logeoit
Grégoire de Tours , qui vint avec joïe au-devant de
l ui , & le pria de recevoir la benediôtion de faint
Martin. Le roi l’accepta, & aïant bû un coup &
prié l’évêque à d în e r , il fe retira content. Il étoit
fort irrité contre Bertran de Bourdeaux 6¿ Pallade de
Saintes , comme aïant fuivi le parti de Gondebaud.
Il ne les vouloir point voir ; & on eut bien de la peine
I obtenir qu’il les admît à fa table. Il dit à Bertran :
Je vous fuis bien obligé d’avoir fi bien garde fidélité
à votre famille. Car vous deviez fçavoir que vous
êtes mon parent par ma mere , S¿ vous ne deviez pas
amener contre moi un ennemi étranger. Puis fe tournant
vers Pallade : Je ne.vous ai pas non p lu s ,d it- il,
K k k k ij