
374 H t S Ï O I R E E c c i î s I AS T 1 QUE.
— qui le mariage eft permis, & fe marie en effet, il fera
A N. 53j- chaffé du clergé. L ’abbé doit être choifii par l’évê-
9- que, non félon l’ordre d’antiquité, mais félon le mérité.
Et tous ces rcelemens s’étendent aux monafteres
de filles. Toutes ces• loix fro nt adi reffe/ es a\ Epipha-
ne patriarche de C . P. & il eft vrai-femblable qu’il y
avoit grande part.
S te f. Après une autre loi qui regarde les gouverneurs
des provinces , il y a un édit adreffé à tous les arefae-
■ vêques & les patriarches, par lequel il les charge
de tenir la main à l’execution de la loi précédente ,
& de déclarer les magiftrats qui feront leur devoir
& ceux qui ne le feront joas. Il veut auflx qu’après
que la loi aura été publiée ,e lie foit gardée dans l’é-
glife avec les vafes facrez, & gravée fur des pierres,
pour être affichée aux portiques des églifes.
jigaftepift 4 L ’empereur Juftinicn aïant appris l’ordination
du pape Agapit, lui en voïa fa confeffion de fo i , & le
pria de confcrver dans les dignitez ccclefiaftiques les
Ariens convertis : ce qui femble fe rapporter à la députation
du concile de Carthage. L ’empereur lui par-
lo it auflî d ’Eftienne évêque de Lariffe , & d’Achille
ordonné à fa place par Epiphane de C . P. Enfin il
lui demandoit de faire fon vicaire dans l’I lly r ie ,
l’évêque de Juftinianée. C ’étoit une grande ville que
Trocop.iH.idif.c. juftinien fit bâtir dans la Dardanie , près le village
où il étoit né. Il la nomma Juflinianoea prima , pour
la diftinguer des autres villes auxquelles il avoit donné
fon nom , & la fit capitale de l’Illyrie.
i i Le pape répondit à l’etnpereur , approuvant fa
AgapiS> -papC confeffion de f o i , & le félicitant de fes conquêtes.
Quant aux Ariens , i-1 loue fon z e lc pour leur réu-
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nion : mais il lui repréfqnte qu’il ne peut rien fa i r e ’
contre les canons qui défendent ni de promouvoir A n . 53S-
ni de confçrver dans les ordres les heretiques réconciliez.
Ils montrent, dit-il,que leurconveriion n’eft
pas folide , s’il leur refte de l’ambicign. Touchant
l’affaire d’Eftienne de Lariffe , comme vous nous o ffrez
qu’elle foit terminée par nos légats, nous la
commettrons à ceux que nous, envoierons incef-
famment, & nous recevons dès maintenant Achille
à notre communion. Vous exeufez levêque Epiphane
de l’avoir ordonné , en difant que ç’çfl; par
votre ordre ; mais il devoir vous repréfenter lui-
même ce qui étoit dû au refpedt du faint iiege. Le
pape fe remet à fes légats de faire fçavoir à l’empereur
fa réfolution touchant la nouvelle Juftiniennc.
La lettre cil du quinzième d’Oélobre , & par confequent
de l’an 33 y. Le pape Agapit en voïa en effet à
C . P. cinq évêques pour fes légats, fçavoir,Sabin de c«*<-.c. v.»a.-a
Canufe, Epiphane d’Eclane, Aftere de'Salerne, Ruftique
de Feiule Sc Léon de Noie.
Cependant les évêques d’Afrique après leur lettre
fynodale adreffée au pape Jean , comme l’hyver
retardoit le voïage de ceux qui en étoient chargez ,
apprirent fa mort &c l’ordination d’Agapit : ce qui
obligea Reparat d’y joindre une lettre de congratulation
pour lui. Le pape lui fit réponfe, & en même
tems à la lettre fynodale adreffée à fon prédeceffeur.
Il veut que l’on s’en tienne aux anciennes réglés, &
que les Ariens ie contentent d’être reçûs à l’églifç
catholique , en quelque âge qu’ils aient été bapti-
iez , fans prétendre être admis dans le clergé, ni y
conferver aucun rang. Il convient auffi que les évè