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pafle par R a v e n n e , firent le rapport de ce qu’ils
avoient dit au roi. Enfuite comme ilsvouloient commencera
traiter l’affaire principale , le pape Symmaque
entra dans l'églife , témoigna fa reconnoiffance
envers le roi pour la convocation du concile ,. & déclara
qu’il J’avoit deiiré lui-même. Ainfi les évêques
n’eurent plus aucune peine fur cefujet. Mais
le pape demanda avant toutes chofes, que l’on fit
retirer le vifiteur : qui avoir été demandé contre les
réglés par une partie du clergé , & par quelques
laïques ; Sc qu’on lui reftituât tout ce qu’il avoir perdu.
Après quoi il répondroit aux accufations , fi on
le jugeoit à propos. Le plus grand, nombre des évêques
trouva lademande jufte : toutefois le concile
n ’ofa rien ordonner, fàns-confulter- le roi dont la ré-
ponfe ne fut pas favorable. Car il ordonna que le
pape Symmaque répondroit à fes accufateurs, avant
la reftitution de ion patrimoine , & des églifes qu’on
lui avoir ôtées ; & le pape ne conteftapas davantage
fur ce point.
Enfuite le concile s’aifembla le premier de Septembre
à l’églife de fainte Croix de Jerufalem , autrement
la bafilique du palais de Seiiorius.. Quelques
évêques furent d’avis de recevoir le libelle des
accufateurs. Mais on y trouva deux défauts : l’un,
qu’ils difoient que les crimes de Symmaque avoient
été prouvez devant le roi , ce qui parut être faux;
puifqu’il avoir renvoyé la caufe aux évêques comme
entiere : l’autre défaut eft ,. que les accufateurs
pretendoient convaincre Symmaque par fes efclaves,
& demandoient qu’il les livrât pour cet effet. Ce
qui étoitcontrake aux loix civiles, & par confequent
■aux canons qui ne recevoient point en jugement
■ceux qui en étoient exclus par les loix.
Cependant le pape venoit au concile, fuivi d’un
■grandpeuple de l’un & de l’autre fexe, qui témoi-
Ejnoit Ion affeôtion par fes larmes. Mais il fut atta-
fiqué en chemin par une troupe de fes ennemis : qui
lui jetterent une grêle de pierres, blefferent plufieurs
r|des prêtres qui l’accompagnoient,& les auroient tuez,
/ans trois officiers du roi qui les a r rê tè rent, &c re-
conduifirent le pape à faint Pierre, d’où il étoit parti.
Ces officiers étoient le comte Aligerne , Gudila ,
<gc Bedulfe , maîtres de lamaifon du r o i , qui avoient
-apporté au concile un ordre de finir cette affaire.
Les évêques envoyèrent au roi une relation de c equi
s’étoitpaffé , où ils difoient : Nous avons envoyé au
pape jufques a quatre fois des évêques pour lui dema
n d e r , s’il vouloir encore feprefenter au jugement
du concile. l i a répondu par d’autres évêques, que
le defir de fe juitifier l’avoit fait relâcher de fon droit
■Se de fa dignité : mais qu’après un tel danger , où il
javoit penfé périr, le roi feroit ce qu’il lui plairoit,
ique pour lui on ne pouvoir le contraindre par les
»canons. Quant a nous, ajoutent les évêques, nous
Jne pouvons prononcer contre un abfent, ni accufer
ide contumace celui qui a voulu fe prefenter , & ils
^conclurent en priant le ro i , de les délivrer des périls
ou ils font expofezàRome , &c de leur permettre de
retourner à leurs églifes.
: En effet il fe commit à cette occafion des violences
&c des meurtres. Des vierges furent tirées deleurs _ O
»monalteres & de leurs maifons , dépoüiliées honteu-
Kement , battues 8c bleifées : on tua plufieurs prê-
O ij
A n . 5 o r .
TZnnod. apoU
To. 4. conc, p*
13 ^
p. 1330.
Lib. pontif în
Sym.