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X V I I I .
IPoëmc d’Ara-
coi.
Jnfc. tn fine to. 8.
BibL PP. A* 7 0 0 .
4 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
peu de tems après j & Aurelien aïant été ordonné
évêque d’A r le s , le pape Vigile lui accorda le même
pouvoir aux mêmes conditions, fur le témoignage
du roi Childebert, ôc du confentement de l’empereur.
On le voit par les lettres que le pape lui en
é c r it , & aux évêques de Gaule , en datte du vingt-
troifiéme d’Août de l’année fuivante J 4 6 .
Ce fut au pape Vigile qu’Arator prefenta fon poë-
me des Aétes des apôtres , compofe en vers exame-
tre s, 8c divifé en deux livres. Aratôr avoit été comte
des domeftiques, ou capitaine des gardés, 8c comte
des chofes privées, c’eft-à-dire , intendant des domaines
de l’empereur : mais aïant quitté le monde ,
il étoit alors foudiacrè de leglife Romaine. Il prefenta
ce poëme au pape V igile le fîxiéme d’A v r il, la
troifiéme année après le confulat de Baille, indicbion
feptiéme, qui eft l’an 444. dans le preibkere devant
la confeffion de faint Pierre : c’eft-à-dire , dans le
fanétuaire de leglife du Vatican , en prefence d e là
plus grande partie dq clergé de Rome. Le pape en
aïant fait lire une partie fur le champ,le donna à Sur-
gentius primicier des notaires , pour le mettre dans
les archives de l’églife. Mais tout ce qu’il y avoir à
Rome de gens de lettres, prièrent le pape de le faire
reciter publiquement. Il ordonna qu’on le fit dans
leglife de faint Pierre aux lien s, & il s’y trouva Une
grande affemblée d’ecclefiaftiques & de laïques :, de
nobleffe & de peuple. Arator recita lui-même fon
ouvrage en quatre jours differens : parce que les auditeurs
y prenoient tant de plaifir,qu’ils l ’obligeoient
à repeter fouvent les mêmes endroits : enforte qu’a
chaque fois il ne pût lire que la moitié d’un livre.
On voit ici les reftes de la coutume qui regnoit à R o - 7
me iro us li es premiers empereurs, que 1l es auteurs &o A N.. f 4 r.
particulièrement les poëtes, recitoient publiquement
leurs ouvrages.
Vers le même tems Totila menaçant de venir x ix .
affieger Rome , comme il le fit en effet, ceux qui y Saim Gerbmi
commandoient les troupes en chafferent tous les G<?lh'
clercs Ariens , les foupçonnant d’intelligence avec
les Goths qui étoient de même religion -, & l’empereur
Juftinien apprenant les progrès d e T o t ila , fut
obligé de ren voter Belifaire en Icalïe, la dixième année
de cette guerre, qui eft 1 an 343. Ce fut le pape
V igile qui procura ce iècours à Rome , comme témoigne
Arator.Saint Ccrbon évêque de Populonium p™/**..
ville de la côte de Tofcane , à prefent ruinée, étant
fort adonné à l’hofpitalicé , avoit retiré quelques
foldats Romains. To tila en fut irrité , & l’aïant fait Greg. 111. diat. c>-
amener à ion camp à huit milles de la v ille , il voulut u'
le donner en fpeétacle au peuple , 8c le faire devorer
par des ours. L ’affemblée fut grande, & le roi y af-
lîfta lui-même. On chercha un ours très-cruel, on le
fit fortir de fa lo g e , il courut vers levêque r mais
tout d’un coup il baiffa la tête 8c fe mit à lui lecher
les pieds. Le peuple étonné fit un grand c r i, le roi
même fut touché de vénération pour le iaint évêqüc'
8c le renvoïa. Saint Grégoire racontoit depuis cette
merveille fur le récit de ceux qui y avoient été pre-
fens.
Le diacre Pelage revint de Conftantinople vers-le:
même tem s , après y avoir féjourné long-temps en;
qualité d’apocriiiaire de l’églife Romaine. U set oit pr0C„p.ui,G:„:b,
acquis une grande faveur auprès de Juftinien , 8c rap- |