
34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qti e .1-
de la communion catholique , étant condamné par
le jugement du faint Efprit &c l'autorité apoftolique,
fans pouvoir.être jamais abfous de cet anàthême.
Celius Félix évêque de la fainte églife catholique de
Rome , j ’ai foufcrit. Donné le cinquième des calendes
d’Août fous le confulat de Venantius : c’eft-à-di-
re , le vingt- huitième de Juillet 4S4. Soixante ôc fept
évêques foufcrivirent cette fentence avec le pape. Ce
qui montre que fous le regne d’Odoacre Arien , les
évêques d’Italie ne laiifoient pas d’avoir la liberté
de s’aifembler. comme fous les empereurs catholiques.
Tutus ancien clerc de l’églife Romaine en fut
fait dééenfeur, afin de porter à C . P. cette fentence
que l’on ne pouvoir y envoyer autrement. Il fut auflï
chargé de deux lettres , l’une à 1 empereur , l’autre
au clegé Se au peuple. La lettre à 1 empereur Z e non
eft dattée du premier d’Août de la même ann
é e , Se c ’eft une réponfe à celle qu’il avoit envoyée
au pipe par Vital Si Mifene. Le pape s’y plaint d’abord
de la violence exercée à leur égard contre le
droit des gens, refpeéfé par les nations les plus barbares.
Enfuite il déclaré que le faint fiege ne peut
jamais communiquer avec Pierre d 'Alexan drie;
quand ce ne feroit que parce qu’il a été ordonné
par des heretiques. C ’eft pourquoi, dit-il , je vou»
laifle à juger fi on doit choifir la communion de
l’apôtre faint Pierre ou celle de Pierre d'Alexandrie.
Vous pourrez connoîtrc quel il a été , comment il
a ufurpé le facerdoce ayant à peine un ordinateur :
comment il a été compté depuis long-tems entre
les condamnez, même chez vous: Vous le pourrez*
d is -je , connoître par les lettres qu’Acace , maintenant
fon proteéteur,' a écrites à mon predecefléur ,
& dont je vous envoyé les copies. Il lui déclaré en-
fuite la condamnation d’A c a c e , Si l’exhorte à y
obéir comme aune ordonnance du c ie l , parce qu’il
eft plus utile à l’empereur de fuivre l’autorité de l’églife
, que de lui vouloir donner la loi. Dans la lettre
au clergé Si au peuple de C. P. le pape déclare la condamnation
de Vital Se de Mifene, pour lever le fcan-
dale de leur prévarication. Il déclaré auih la condamnation
d’Acace dont il leur envoyé la copie, Se
ajoute : Vous devez par vôtre jugement Conierveren
fon rang le prêtre Salomon, qu’Acace a dépofé pour
plaire aux heretiques, Se tous ceux qu’il peut avoir
traitez de même. Enfin il a v e r t it , que tous ceux qui
veulent demeurer catholiques doivent fe retirer de la
communion d’Acace.
Le defenfeur Tutus étant arrivé en O rient, paffa
malgré ceux qui l’attendoient à A b yde , Se vint à C.
P-. au monaftere de Dius de l’ordre des Acemétes.
Ne pouvant obliger Acaceàrecevoir la lettre du pap
e , qui portoit fa condamnation, il fut contraint
de la faire attacher par des moines de ce monaftere
au manteau d’Aca ce ,le dimanche,commeilentroit
dans l’églife pour celebrer l’office. On fit mourir
quelques-uns des moines qui avoient attaché fa fentence,
& on en mit d’autres en prifon , après les
avoir maltraitez. Mais T u tu s , après s’être fi bien acquitté
de fa commiffion , fe laina lui-même gagner
par argent, & communiqua avec Acace. Le pape
en fut a v e r ti, par les lettres de Rufin Si de Thalaffius
prêtresse abbez à C. P. apoortées par un nommé
E ij
Epifl. 1«.
Libérât, brev. e.
18. p. 770. c.
Theoph.p. 114.
Niceph. x v i. r.