
L e en t.fe ll. aci. j.
II.
Agnoïtes & Tri-
€cites.
Marc, x i 11. jt*
400 H i s t o i r e E c c ï . E s i a s t i ' q u E .
xe que l’ordre de l’empereur fût venu. Cependant
un nommé Arfene, des premiers de la ville , fit dés
prefens à Rodon , & lui perfuada de faire mourir
Pfoius dans les tourmens, fecretement pendant la
nuit. Ses enfans 8c fes parens s’en plaignirent à l’em»
pereur : qui fit Ciberius préfet d’E gypte, & l ’envoïa
à Alexandrie informer de cette affaire. Liberius y
¡étant arrivé, fit venir R o d o n , 8c l’interrogea comment
il avoit fait mourir le diacre Pfoius. Par le commandement
dé l’évêque P au l, répondit Rodon : car
j ’ai un ordre de l’empereur, pour executer toutes les
volontez d e l’évêque. Paul le nioit & proteftoit,.qu’il
n’en avoit rien fçû. On trouva qu’Arfene étoit l’auteur
de ce meurtre , 8c on le fit mourir. Mais l ’évêque
Paul fut envoie en exil à Gaze en Paleftine , 8c R o don
amené à Conftantinople avec le procès fait con tre
lui : qui aïant été lû devant l’empereur , ij le fit
exécuter à mort.
Enfuite l'empereur envoïa à Antioche le diacre Pelage
légat du faint fiege,lui donnant commiilîon d’aller
à Gaze avec Ephrem d’Antioche , Pierre de Jeru-
falem & Hypace d’Ephefe, pour ôter le pallium a
Paul d’Alexandrie, 8c le dépofer. Pelage vint donc à
Antioche , 8c de-là à Jerufalem : d’où avec les deux
patriarches, 8c quelques évêques, il vint à Gaze. Ils
dépoferent P au l, 8c ordonnèrent à fa place Zoile patriarche
d’Alexandrie , qui aufli-bien que Paul recevoir
le concile de Calcédoine.
Cependant les Eutyquiens ou.Acéphales fe divi-
foient tous les jours en nouvelles fedes, Theodofe
d’Alexandrie étant à C . P- donna occafion à ceile des
Agnoïtes, Car comme Nôtre-Seigneur d i t , que perfonne
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fonne ne fçait l’heure du jugement, pas même le Fils ;
on demanda fi Jefus-Chrift l’ignoroit comme homme.
Theodofe dit : que Jefus -Chrift ne l’ignoroit pas :
parlant fur ce point comme l’églife catholique. Il
écrivit même contre ceux qui attribuoient à Jefus-;
Chrift cette ignorance , 8c que par cette raifon on
nommoit Agnoïtes : car agno'ém en grec fignifie
ignorer. Ils difoient que cette ignorance lui cônve-
poit, comme la douleur qu’il avoit fentie ; & qu’étant au. i•:
entièrement femblable à nous, il ignoroit ce que nous
ignorons. Ainfi ils fe feparerent des Theodofiens, &
tinrent leurs aflemblées à part.
Dans le même tems que Theodofe étoit encore à
C . P. commença l ’erreur des Tn theïtes, dont l’auteur
fut Jean Grammairien Alexandrin , furnommé
Philobonàs , c’eft à -d ire , laborieux. Il objedoit aux
catholiques qu’en confeifant deux natures, il falloit
auffi reconnoître deux hypoftafes. On répondoit, que
la nature & l ’hypoftafe étoient différentes : autrement
il faudroit admettre en la Trinité trois natures, puif-
qu’il y a trois hypoftafes. Philopone avoüoit la con-
fequence, &reconnoiffoit dan's la fainte Trinité trois
natures particulières , outre la commune, fuivant la
dodrine d’Ariftote : Ainfi il admettoit trois dieux t
d’où fes fedateurs furent nommez Tritheïtes. Philo- tbct.au. ». «.
pone écrivit auflr contre la refurredioii ,■ prétendant Nicefh. ztiix. C»
que les ames ne feprendfaidnt pas les mêmes corps. 47' +8'
Il faifoit toutefois profeffion de la religion chrétienne
, 8c la défendit contre Proclùs;de Lycie philofo- I
phé Platonicien ,qui vivoit dans le même tems, & qui
avoit combattu la religion par dix-huit argumens, là Smit VrKeh
traitant ayeç mépris.
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