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Ae S. Fulgence.
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.2^4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
même les prévenir: auffi ne vouloic-il pas qu’ils les
d em an d a ien t , mais qu’ils attendirent avec une entière
refignation, Il aimoit moins ceux qui ne s oc-.
cupoient qu'au travail du corps, que ceux en qui il
voyoit un grand amour pour la le d u r e & la icience
fpirituelle: quand même lafoibleffe de leur corps les
eût abfolument empêché de travailler.
Pendant ce tems il écrivit aux Carthaginois une
lettre d’exhortation", où il découvrait tous les artifices
dont on ufoit pour les féduire. Nous n avons
plus cette lettre; mais nous avons les deux livres de
la remiffion des pechez, écrits dans le même tems ,
pour répondre à la confultation d'un homme v ertueux
nommé Eutfiymius, S^ a v o ir , fi Dieu par la
toute-puiflance ne remet point quelquefois les pechez
aux morts après cette vie. Saint Fulgence repond
, que Dieu n’accorde la remiffion des pechez
qu’ à ceux qui font véritablement convertis , dans
l ’églife catholique feulement, & pendant le cours
fie cette vie. Mais il eft clair par la ledure de 1 ouv
r a g e , qu'il ne traite que des pechez qui caufent la
mort éternelle, & n o n des peines qui peuvent relier
fi expier aux ju fte s , 8c qui font eaufe que 1 eglile^a
toujours prié pour les morts, On rapporte au même
tems les trois livres de faint Fulgence a Mo-
nime fon ami , qui l’avoit confulte par plufieurs
lettres.
Dans le premier il traite delà predeftination, &
montre que Dieu ne predeftine point les hommes
au péché , mais feulement fila peine; parce q u il ne
predeftine que ce qu’il veut faire : or fi ne fait point
le mal, & la pdn e o’eo eft point u n , étant 1 effet .de
*■ Il
L i v r e T r e n t e - U n i e ’ m e . i î j
fa juftice. Le péché eft donc feulement compris
dans la prefcience de D ieu , mais non dans fa predeftination.
Dans le fécond livre , il prouve que le fa-
crifice eft offert à toute la T r in ité , 8c non pas feulement
au p e re , comme precendoiencles Ariens. Puis
fi traite ae la miffion du faint h fp r it, que l’églife
demandoit au faint facrifice. Car il fau tfçavo ir, que
l’églife latine faifoit alors une priere que l’églife
greque a confervée : demandant à Dieu , que le faint
Efprit defeende furies don s, c'eft-fi-dire , furie pain
&c le vin : pour les changer au corps, 8c au fang de
Jefus-Chrift. Les Grecs ne font plus cette p r ie re ,
qu’après avoir recité les paroles de Jefus-Chrift : Ce- Lit«rg.s.chryf.
ci eft mon corps, & le refte. Les Latins la faifoient,
tantôt devant, tantôt après : comme il paroît par
l’ancien meffel gothique , où cette priere eft en nturg.cait.a.
quelques meffes, immédiatement après la- préfacé; '" / " ’ “ /.c.
& en quelques autres immédiatement après la con-
fecration : mais en la plupart, elle ne paroît point
du tout. Nous avons à la place de cette priere , que
nous difons .incontinent après l’oblation : Venez
fandificateur Dieu éternel, 8c le refte.
Sur cette priere donc les Ariens fondoient 1 • r» • 1 1 / r une uru.lcz.- *6d.u7.°©”»-f.
o b je a ion contre la divinité du faint Efprit : foutenant
qu’ff étoit moindre que le Pere 8c le Fils ; puif-
qu’il étoit envoyé par eux. Saint Fulgence répond ,
que cette miffion n’eft point locale, mais fpirituelle
: que toute la Trin ité concourt à la fandifica-
tion de l’euchariftie ; 8c que l’invocation particulière
du faint Efprit , marque feulement l’effet du
facrement, qui eft la fandification de nos ames par
la charité. Il traite enfuite la quatrième queftion de (ilJ> UtI
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