
Trocop. Gotb.
II. c. 14 .
Theopb» p . 249.
Trocop. III.
&dif c. 6-.
t â L P e r f . c . 19.
XXVII*
Heretiques
jpouïilûvis®
3 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Mais bien que les Hcrules fiiïent profeffion du
chriftianifme, ôc qu’ils euflent un peu adouci leurs
moeurs : ils ne laiftoient pas d'être encore fort corrompus
, 8c rompoient fouvent leurstraitez. Ce qui
fait craindre que Juftinien n'eûc trop hâté leur con-
verfion , par le defir de leur alliance.
La même année Gordas roi des Huns , les plus
voiiin s du Boiphore, s’allia auffi avec les R om a in s ,
fe fit chrétien ,. reçût le baptême, ôc fut levé des
fonts par l’empereur : qui lui fit de grands prefens ,
& le renvoya chez lui pour garder la frontière de
l ’empire. Gordas étant de retour, raconta a foii fre-
re M oü ige re , l’honnêceté 8c la libéralité de lempe-
reur ; 8c prenmc les idoles des Huns , qui étoient
d'argent & d'autre métail précieux, il les fondit. De-
quoi les Huns irritez , égorgerent Gordas, de concert
avec Moüagere, qu’ils firent roi , ôc fe révoltèrent
contre les Romains. On rapporte auffi a ces
commencemens la converfion des Zanes , peuple
d’Arménie, que Juftinien ayant vaincus par un de
fes capitaines, adoucie leurs moeurs farouches, leur
fit embraffier la religion chrétienne , ôc leur bâtis
une églife.
En Echiopie fur la frontière d’Egypte , les Ble-
miens ôc les N o tâ te s ,. tributaires des Romains , ado-
roient entre autres dieux, ifis , L firis ôc Priape ; ôcles
Blemyens facrifioient des hommes au foleil. Mais
Narfes y commandant des troupes, abbatit les temples
par ordre de Ju ftin ien , mit les facrificateurs en
prifon , 8c enoyales idojes à C P.
Quant aux heretiques, Juftinien leur ôta toutes
les églifes qu’ils poffedoienc, ôc les rendit aux ca-
L i v r e T r e n t e - D e u x i e ’m e . 3 13
tholiques. La troifiéme année de fon re g n e , indic-
tion hutiéme, c’eft-à-dire, l’an 530. il fit unegrande
recherche des payens , Sc des heretiques, Sc confif-
qua leurs biens. On accufa Macedonius, qui avoit
été referendaire , Sc Afclepiodoté auparavant préfet.
Ce dernier, de crainte fe fit chrétien , Sc mourut
peu de tems après. On fit le procès à Pegafe
d’Heliopolis avec íes enfans. Le patrice C ra te re , le
quefteur Thomas Sc d’autres furent arrêtez -, Sc la
terreur fut grande. L’empereur ordonna que les catholiques
feuls entreroient dans les charges publiques,
à l’exclufion des payens Sc des heretiques, à
qui il donna trois mois pour fe convertir.
On accufoitce zele de Juftinien d’être mêlé d’in- Tr.cy.AnnJ.
te rê t , parce qu’il profitoit des coûfifcations des
particuliers. Car pour celles des églifes heretiques ,
il les donnoit aux catholiques. Or ces églifes here-
/ . \ . I I . 1 . 11 r e lu t efift. I » . tiques ctoient tres-riches , particulièrement celles to. j. cone.p.
des Ariens. Elles avoient de grands trefors en vafes 7?8,E-
facrez, ôc en meubles précieux; ôc de grands revenus
en terre ôc en mailons , qui faifoient fubfifter
beaucoup de particuliers, même catholiques. On fe
plaignit encore que ces converfions étoient forcees
ôc précipitées :ce qui fiufoit beaucoup d’hypocrites,
ôc de deierteurs , qui paffoienc en pays étrangers-
Souvent auffi les plus ruftiques en venoient à des
feditions. Quelques-uns de défefpoir, fe tuoient ■
eux-mêmes. Il y eut des Montaniftes en Phrygie ,
qui s’enfermèrent dans leurs églifes, y mirent le feu,
& fe brûlèrent.
Juftinien pourfuivit auffi les aftrologues , ôc il y
eut des vieillards, qui furent promenez fur des cha»
S f i'j