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licains confultcront le faint iîege. Toutefois peu de
tems après Viétor de Capoue montra que Viétorius
s’étoit trompé dans fon calcul. Tous les évêques feront
obferver le carême également , fans le commencer
p lû tô t, ni ôter le jeûne du famedi. Apparemment
quelques-uns imitoient l’ufage des Grecs ,
ne jeûnant point le fam ed i, &c commençant le ca--
rême le lundi d’après la quinquageiîme. L’évêque
fera ordonné dans l’églife qu’il doit gouverner : du
moins en prefence du métropolitain , &c dans la province.
Les feigneurs ne mettront dans les oratoires,
de leurs terres , que des cler-cs approuvez par l’évê que
; &c ne les empêcheront.pomc de rendre le fervi-
ce qu’ils doivent à i’églife. Celui qui voudra avoir
une paroifl'c dans fa terre , doit premièrement y donner
un revenu fuffifant & des clercs pour fervir. V o ilà
encore l'origine des patronages. Il y a pluiîeurs.
canons en ce concile pour défendre aux laïques d’ô -
ter les biens donnez à l’églile , & aux ecclefiaftiques
de les aliéner t ce qui montre que ces abus devenoient
frequens. Les ferfs dès églifes ou des évêques , n e
doivent point piller ni faire des captifs t puifque
leurs maîtres ont accoûcumé de les racheter. Les ailles
font confervez : mais ils ne doivent pas fervir de
prétexte aux ferfs, pour contracter des mariages illégitimes.
Il eft défendu aux juges d’impofer aux clercs
des charges publiques : particulièrement des tuteles,
aux évêques, aux prêtres & aux diacres. Les juges fc -
culiers ne doivent point connoître les cauiès des
clercs , même contre les laïques t ni exercer aucun
a ¿te de jurifdiéfcion fur e u x , fans la per million de
l’évêque ou du iuperieur. Mais les clercs de leur côf-
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té étant citez par leur fuperieur eccleiiaftique, ne
doivent ufer d’aucune chicane. Si des évêques ont
différend pour quelque intérêt temporel, leurs confrères
les avertiront par lettres de s’accommoder ou
de choifir des arbitres : que fî le différend dure plus
d’un an , celui qui fera en demeure fera privé de la
communion de Tes confrères. La difeipline de c e f canons
eft affez conforme à celle d’O r ien t, que nous
voïons dans les loix de Juftinien. On défend les ref-
tes d’idolâtrie , comme de manger des viandes immolées
, ou jurer par la tête de certaines bêtes. Le
meurtrier qui s’eft mis à couvert de la vengeance
publique, ne doit pas moins être mis en penitence.
Ces canons furent fouferits par trente-huit évêques
prefens, & pour les abfens, par onze prêtres &
un abbé : fçavoir, Amphiloquc député d’Amelius
évêque de Paris. Ces évêques étoient raffembtez de
tous les trois roïaumes dé France , & de toutes les
provinces des Gaules : hors la première Narbonoife
que les Goths tenoient encore. Il y en avoit en ce
concile des cinq Lionnoifes , des deux Vien no ifes,
des trois Aquitaines , des Alpes grecques, des Alpes
maritimes de la fécondé Narbonoife. Leonce de
Bourdeaux y préiîdoit, fuivi de trois autres métropolitains
: Afpafe d’Eaufe ou A u d i, Flavius de Rouen ,
Injuriofus de Tours. Les p lu s connus entre les au-
1 très fonr faint Gai de C le rm on t, faint Dalmace de
R o d é s , loüé pour fa charité envers les pauvres , fon
abftinence & fon affiduité à l’oraifon. Saint Eleu-
there d’Auxerre , faint Innocent du M an s, faint
Agriole de C h a llon , faint Firmin d’Ufez. Saint Arcade
archevêque de Bourges envoïa un député
H h h ij
C. I J . xtf.
C. 18.
r. Coint. an. 541.
!. 43. & c .