
f . l t , 44.
Hifi. epifcop. Âti-
tif. c. \ $ .
L II,
Mprt de Prétextât.
Greg. V III. hifi.
*- #§
636 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Les archiprêtres ont l’autorité de corriger les prêtres
Si même les laïques. A ce fynode d’Auxerre affifte-
rent avec l’évêque Aunacaire fept abbez trente-
quatre prêtres, Si trois diacres qui fouferivirent pour
des prêtres. Et 1 evêque en fit confirmer les fia tues
par le roi Gontran.
Ce même évêque régla les procédions qui fe dévoient
faire tous les jours de chaque m o is , par les
différentes paroiffes de fon diocefe , dont la ville
d’Auxerré étoit comptée pour la première , Se devoit
marcher le premier jour : Appoigny le fécond , Si
ainfi durefte. Il marqua aufii les églifes d’Auxerre-,
où fe devoient terminer ces procédions. Le premier
jour de Janvier à faint Germain : le premier jour de
Février à faint Amatre : le premier de Mars à faint
Marien , Si ainfi des autres. Il régla ceux qui devoient
celebrer.les vigiles dans l’églife cathedïale de
faint Etienne chaque nuit de la femaine : par où l’on
voit que diverfès compagnies de clercs. Si de moines
s’acquittoient de cette fonéfion tour à tour. Mais il
n’y a rien de marqué pour le Càmedk
La reine Fredegonde regardoit toujours l’évêque
Prétextât, comme-fan capital ennemi, engagé dans
les intérêts de la reine Brunehaut. Comme elle étoit
à Rouen , elle eut avec lui Quelques paroles d’aigreur,
Si elle le menaça de le renvoïer en .e x ii: mais
il lui répondit avec fermeté , lui reprochant fes crimes
, Si la menaçant du jugement de Dieu. Le dimanche
fuivant il fe rendit de bonne heure à l'égide
pour l’office, Si après l’avoir commencé il s’afi
fit fur une forme. Alors un efclave de Fredegonde
s’approcha de lu i, Si aïant tiré un couteau de fa cein-
I l V R E T R E N T E - Q U A T R I E ’ m E. (S3.7
ture l’en frappa fous laiffelle. Prétextât fit un cri pour ’ '
appeller le clergé à fon fecours : mais perfonne ne ’
branla. Il étendit fur l’autel fes mains fanglantes, Si
après avoir fait fa priere , il fut porté dans fa chambre
S i mis fur fon lit. Fredegonde vint auffi-tôt le
v o ir , Si dit : Nous n’avions pas befoin,faint évêque ,
nous ni votre peuple , que cet accident vous arrivât :
mais plût à Dieu qu’on découvrît le coupable ! Et
qui a fait ce coup,.dit Prétextât, finon la main qui a
tué les ro is , Si tant répandu de fang innocent ? Fre-
degondc lui offrit fes médecins, mais il répondit :
Dieu, me veut retirer de ce monde .-mais toi,caufe de
tant de maux , tu feras maudite , Se Dieu vangera
mon fang. Après quelle Ce fut.retirée , il difpaCa de
fes affaires, Si mourut.
Romacaire évêque de Coutances vint fenterrer :
les citoïens de R o u e n , Si particulièrement les fei-
gneurs.François furent ienfiblement affligez de cette
mort. Leudovalde de Bayeux , comme le premier
évêque de la province, prenant foin de l’églife de
Rouen pendant la vacance du fiege , écrivit à tous
les évêques, Si de leur avis, il fit fermer les églifes de
R ou en , afin que le peuple n’affiftàt point au fervice
divin , jufques à ce qu’on eût trouvé l’auteur de ce *
crime. Il fit prendre quelques hommes, qui déclarèrent
dans les tourmens, que Fredegonde l’avoit
fait faire. Le roi Gontran l’aïant appris envoïa trois
évêques, Artemius de S en s , Veran de Cavaillon &
Agrecius de T ro ïe s , pour informer de ce. crime,
avec ceux qui gouvernoient le jeune Clotaire. Maisles
feigneurs dirent aux envoïez de Gontran : Ces a ¿fions
nousdéplaifent infiniment, S i nous voulons abfolu-
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