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nés, & entre autres le comte Afterius -, maisL’évêque
fi.vi. c.h. Grégoire s’en fauva. Peu de tems après l'empereur
le chargea de ramener à fon devoir l’armée d’O rient,
qui s’étoit révoltée. On fçavoit fe crédit qu’il avoit
fur elle : parce qu’il avoit donné de l’argent aux uns ,
aux autres des habits & des vivres, lorfqu’ils palfoient
chez lu i ,. étant nouvellement enrôlez. Il affembla
donc les principaux de l’armée à Litarbe , à trois cens
ftades ou quinze lieues d’Antioche ; & quoiqu’il
fût incommodé, il leur parla de fon lit il fortement,
c. h. 13. accompagnant fon difeours de beaucoup de larmes,
qu’il les changea en un moment. Ils demandèrent
à fortir pour délibérer enfemble, puis ils vinrent lui
dire qu’ils fe remettoient entre fes mains. Il leur
propofu de demander Philippique pour général,
fuivant l’intention de l’empereur : mais ils dirent, que
toute l’armée étoir engagée par de grands fermens
a ne le pas recevoir. Grégoire leur dit fans heliter r
Je fuis évêque par la miiericorde de D ie u , j ’ai le
pouvoir'de lier & de délier fur la terre & aù ciel ; &
il leur cita les paroles de Je fu s -C h rift, voulant dire
qu’il pouvoit les abfoudre de leur ferment. Les fol-
dats y confentirent : il fit des prières pour les réconcilier
à D ieu, puis il leur donna le corps de Nô tre -
Seigneur ; & aïant faic étendre fur l’herbe des nattes
ou ils s’a iïirent, il les traita tous à fouper, quoiqu’ils
fuifent au nombre de deux mille. C ’étoit le lundi de
k femaine fainte, & il s’en retourna le lendemain. Il
fit au fli-tô t venir Philippique, qui étoit à Tarfe :
quand il fut arrivé à Antioche, les foldats fe mirent
à genoux devant lu i, prenant pour interceifeurs ceux
qui venoient de recevoir le baptême. Ils marchèrent
L i v r e t r e n t e - q ü a t . r i e ’m e . g&
enfuite fous fa conduite contre les Perfes, & l’empereur
Maurice voulut que l’évêque Grégoire allât à
l’armée.
Le concile de Conftantinople où Grégoire d’A n tioche
fut juitifié , fervit de prétexte au patriarche
Jean le Jeûneur pour prendre le titre d’évêque uni-
verfel. Mais fi-tôt que le pape Pelage l’eut appris , il |É || m »¿î/A
envoïa des lettres, par lefquelles, de l’autorité de S.
Pierre, il caifa las a&es de ce concile ; Sc défendit au
diacre qui étoit fon nonce auprès de l’empereur, d’af-
fifter à la meife avec Jean. C ’étoit Laurent archidia-
cre de l’églife Romaine, depuis dépofé-par faint Grégoire
, â qui il avoit fuccedé en la nonciature de Conftantinople.
Les évêques d’iftrie demeuroient toujours dans le trx.
fchifme , pour la défenfe des trois chapitres 3 & leur pciagTeaax O ?
che f étoit Elie patriarche d’Aquilée, refidant à Gra-
de. Le pape Pelage fut long-tems fans leur écrire',
à caufe des hoftilitez des Lombards : mais l’exaique
Smaragde aïant fait la paix , le pape écrivit à Ces Epi/t. 5. ti,m. 5.
évêques une première lettre , pour les exhorter à fe conc-t-^°-
réunir à l’églife. Saint Pierre , dit-il, a reçu lé commandement
de confirmer fes frères , & il lui a. été
promis que fa foi ne manquerait point : mais pour tlte, XXK> }K
lever les mauvaifes .impreffions que l’on pourrait
vous avoir données de la nôtre : (cachez que c’eft
celle du concile de Nicée ; du concile de C . P. fous
Theodofe : du premier concile d’E phefe, auquel a
préfidé nôtre prédecefleur Celeftin tk Cirille d’Alexandrie
: celle du concile de Calcédoine , ou le pape
Léon de fainte mémoire a préfidé par fes légats ;
& que nous recevons en tout fa lettre à Flavien 3
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