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x x x v i i i . -Ccfar , « par confequent chi!t-8o.: ' ‘
Concile de Chai- ’ C 7 ■ . _
i«c, sniomns ■& Auflacairc etoit dans le roïaüme de Gontran^
qui de tous les rois François témoignoÎt le plus de
pieté i comme on Ip voit par plufieurs de fes a ¿lions,
■& 'par- plufieurs coneilés; tenus vers cç tems-là , à
quelques-uns defquels- Aunacaire aflifta & fouferi-
Greg-v-e.i»- v it. I l 'y e n eut un à Challon fur Saône la dix-bui-
tiéme année du regne de Gontran , c’eft à -d ir e , en
ibii.c, u. 579. où Salonius & Sagittaire furent dépofez. C ’é-
toiÊ deux freres, qui avoient été élevez & faits dia-
cres par faint Nifier évêqiïe de Lion , & dé fon tems
ordonnez évêques; Salonius, d’Ambrun & Sagittaire,
de Gap. Alors abandonnez à leur propre conduite
, ils tombèrent dans les plus grands crimes ,
pillages, homicides, adultérés. V iê to r évêque de
Trois-Çhâteàux célébrant un jour la fête de fon ordination
, ils envoierent une troupe de gens armez
d’épées & de fléchés, qui fondirent fur lu i , déchirèrent
fes habits, battirent fes domefliques , pillèrent
la vaiffelle & tous les préparatifs du feftin. Le.roi
Gontran l’aïant appris fit afîcmblef un concile à Lion
où faint Nifier prefida, Salonius & Sagittaire y é tant
accufez, examinez Sc convaincus, furent dépofez de
l ’épifeopat,
Mais comme ils f^avoient que le roi leur étoit
encore favorable , ils s’adrefferent à lu i , & lui demandèrent
la permiffion d’aller-à Rome trouver le
pape. Le roi la leur accorda , &c leur donna même
des lettres. Quand ils furent devant lé pape Je a n , ils
lsui éxpoferent qu’ils avoient été dépofez fans caüfe ;
& le pape écrivit au roi de les rétablir dans leurs
f ie g e s c e que le roi ex.eçuïa auffi-tôt, „leur aïant fait
auparavant
L i v r e t r e n t e - q j j a t r i e ’ me. ' 609
auparavant de grandes réprimandés. Mais ils ne fe
corrigèrent point : feulement ils fe réconcilièrent
avec l’évêque Viétor , & lui livrèrent les hommes
qu’ils avoient envoïez l ’infulter. Il les laiffa aller fans
leur faire aucun m a l, voulant pardonner à fes ennemis
, fuivant l’évangile. Toutefois il en fut puni
par les évêques, & fulpendu de leur communion :
parce qu’après avoir formé devant eux une accufa-
cion publique , il avoit pardonné à fes ennemis en
fecret & de fon autorité p r iv é e , fans prendre leur
confeil. Mais Viêlo r fut rétabli dans la communion
par la faveur du roi.
Cependant Salonius & Sagittaires’abandonnoient
de jour en jour à de plus grands crimes. Ils portoient
les armes comme des laïques : ils fe trouvèrent avec
le patrice Mommol en un combat contre les Lom- ^
ba rds, armez de cafques & de cuiraflès, & tuerent
plufieurs hommes de leurs propres mains. Etant irritez
contre quelques-uns de leurs citoïens , ils leur
donnèrent des coups de b â to n , jufqu’à effufion de
fang. Les plaintes en aïant été portées au r o i , il les
fit venir , mais il ne voulut pas les voir qu’ils ne fc
fuifent juftifiez. Sagittaire irrité de ce traitement
s’emporta à des difeours infolens contre le roi & fes
enfans : de quoi le roi fut fort en colere , & leur fit
ôter leurs valets , leurs chevaux & tout ce qu’ils
avoient. Il les envoïa en des monafteres éloignez ,
où il les fit enfermer pour faire penitence: commandant
fous de terribles menaces aux juges des lieux de
les faire garder par des gens armez, de peur que per^
ionneles vifitât.
L e roi Gontran avoit alors deux f i l s , dont 1 aine
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