
■XV.
Commencement
de la nouvelle
laure.
». 33-
ne 34.p.
n . 35.
n.
174 H i s t o i r e E c c l e s i a s t ï q u i ;
La grande laure ôc le monaftere de Caftel profpe-
roienr a in f i , quand il s’éleva un g r a n d o rage contre
faint Sabas. Les faux f re re sq u i l ’avoient autrefois
accufé, n ’étoient p o in t appa ife z , & ils confpi-
roient contre lui au n ombre de quarante. Lui qui
étoit accoutumé de ceder aux hommes ôc à combattre
les d ém o n s , fe re tira vers Scythopolis dans une caverne
, habitée par un g ra n d lion qui lui quitta la
place. Il lui v in t là plufieurs difciples, d o n t l’un n ommé
Euma thius changea la grotte en un mo n a f te re ,
d o n t il devint abbé. Saint Sabas imp o r tu n é des vi-
fites que lui attiroienc fes miracles , retourna à fa
laure. Mais tro u v an t que le nombre des révoltez
é to i t augmenté jufques à foixante , il q u itta encore
ôc fe re tira au quartier de Nicopo lis , où on lui bât
i t une cellule, qui d ev in t enfuite un monaftere.
C e p e n d a n t fes ennemis publièrent que les lions l’a-
v o ien t m a n g é , Ôc allèrent à Jerufalem d emand e r un
autre abbé : mais le patriarche les envoya le che r cher.
La fête de la dédicace du faint Sepulcre é tant
v e n u e , faint Sabas v in t à Jerufalem fuivant la co u tume
des abbez; ôc le patriarche E l ie , bien joyeux
q u ’il fût re trouvé , le renvoya à fa laure.
Les feditieux fe re t i r è r e n t , ôc s’établirent près de
T h e c u é dans les cellules abandonné e s , qui. furent
depuis la nouvelle laure. Mais faint Sabas ay an t appris
où ils d emeu ro ien t, les alla trouver , remedia à
leurs befoins , Ôc par les bien-faits du patriarche
l e u r b â t i t une cglile qui fut dédiée la foixante ôc
n e u v ième année de fon â g e , c’eft-à -dire, 507. il
les gag na ainfi par fa* c h a r i té , ôc leur d o n n a un fu-
perieur n ommé J e a n , le premier de fes difciples. Il
L i v r e T r e n t e - U n i e ’m e . i y y
fonda encore d ’autres monafteres à l’occafion de fes
diverfes retraites , ôc en gouverna jufqu’à fept. T e l
étoit faint Sabas, quand le patriarche Elie l’envoya
vers l’empereur Anaftafe, avec le fuccès qui a été
dit.
L’églife orientale ainfi affligée, implora le fe- Le
cours'du pape S ymma q u e , par une grande le t t re , , symmaque aux.
qui femble aufli s’adreifer aux. autres évêques d’Oc- Tom. 4. conoiléc
id e n t , fuivant l ’ancien ufage. Les Orientaux de- 1 }94*-
mandent à être établis dans la c ommu nion du pape,
fans-être punis pour la faute d’Acace, puifqu’ils
n ’y p ren nent point de p a r t , ôc reçoivent la lettre de
faint Léo n , ôc le concile de Calcédoine. Ne nous
rejettez pas „ d i fe n c - i ls , à cauiè que nous commu n i quons
avec nos adverfaires : car ceux qui le f o n t , ne
le font pas par l’a tta chement à la vie mais de peur
de laifter leurs troupeaux en proie aux heretiques.
Et to u s , foit ceux q u i commu n iq u en t avec eux en
a p p a re n c e , foit ceux qui s’en f e p a r e n t , attendent:
après Dieu votre fecours, ôc que vous rendiez à l’O r
ient la lumière que vous en avez or igin a iremen t re çue.
Le mal eft fi g r a n d , que nous ne pouvons mê me
aller chercher le remede : il faut que vous veniez
à nous Enfin pour montre r qu’ils font catholiques „
ils finiifent par l’expofition de leur doétrine : où. ils
condamnent n e t teme n t Neftorius ôc E u ty c h è s , ôc
reconnoiflent en Je fus -Chr if t deux na tu re s , la d ivine
ôc l’h um a in e , unies en une feule perfonne.
Nous avons une lettre du pape Symmaque aux spfî. t- m
Orientaux , qui femble être la réponfe à celle-ci , J01"
quoiqu’elle ne faiTe point de mention. Le pape
les confole, ôc les exhorte à demeurer fermes dans