
■V. Mabiîl. ,
Curf. G ail. î ,
nfi 2j p. 13 201
ï.ti H i s t o i -re E-c-ei. es i as t iq j j e.
vous -vouliez connoître par vos lumières comme nôtre
foi eft bien fondée, quel bien nous en v iendroit,
& à vôtre peuple ! Mais les vôtres étant ennemis de
Jefus-Chrift attirent la colere deDieu fur vous. Cela
n ’arriveroit pas , fi vous vouliez nous „écouter,
& commander à vos évêques de conférer publiquem
e n t avec nous. Ayant ainfi pa r lé , il fe je tta aux
pieds du roi , & les embraftant il pleuroit amèrement
: tous les évêques fe profternerent avec lui. Le
to i fenfiblement touché les releva Sc ieur promit
amiablement de leur rendre réponfq.
Dès le lendemain étant retourné à Lion., il envoya
quérir Eftiene 5e A vi t , & leur dit : Vous avez
■ce que vous demandez , mes évêques font prêts de
v o u f montrer que perfonne.ne peut être coéternel,
.&c confubftantiel à Dieu. Mais ¡je n ev e u x pas que
c e foit devant tout le peuple, de peur qu’il n ’y ait
■du tumulte : ce fera feulement devant mes ferrateurs,
,& les autres que je cho.ifirai, comme de vôtre part
vous choifirez qui vous voudrez des vôtres, mais
¡non pas en grand nombre,:.8c.ce fera demain en ce
lieu. Les évêques fe retirèrent pour le faire fçavoir
aux autres : c’étoit la veille de faint Juft. Ils euffent
bien voulu remettre la conférence au lendemain de
la fête, mais ils ne voulurent pas différer un fi grand
b ien : feulement ils rçfolurent de paffer la nuit auprès
du fiepulchre du faint , pour obtenir de Dieu
par fesprieres, ce qu’ils defiroient. Pendant cette
nuit on lut à l'office quatre levons de l’écriture , fui-
vant l’ufage du tems : deux de l’ancien teftament,
¡de la loi & des prophètes : deux du nouveau , de l’évangile
& des épures; Si .dans ions les quatre , il fe
trouva
|ro u v a des paifiges qui marquoientles coeurs endurcis.
Les évêques c rurent, que Dieu leur montroit
l'endurciiTement du roi; Si paflérent la nuit dans la
triftefTe 6c les larmes. A l’heure que le roi avoit mar-
l u é e , tous les évêques affemblez fe rendirent au palais
, accompagnez de plufieurs p rê tre s , plufieurs
diacres, Si quelques laïques catholiques: entre aut
r e s Placide & Lucain, deux des principaux officiers
fiu roi. Les Ariens vinrent auffi, Si après qu’ils fc
¡turent affis, le roi prefent, faint Avic parla pour les
patholiques, 8e Boniface pour les Ariens. Il écouta
Saint Ayit afTez paifiblement; mais quand fon tour
•"yint de parler, il propofa des queftions difficiles,
comme pour fatiguer le prince. Saint Avit eut beau
preiTer Boniface, jamais il ne répondit à aucune de
les raifons; mais il fe répandit en in ju re s , traitant
les catholiques d’enchanteurs , 8e d’adorateurs de
Jplufieurs dieux. Le roi le voyant embarraiïe , fe le-
gva de fon fiege, & d i t , qu’il répondroit le lende-
Itnain. Tous les evêques fe re tirè rent, 8e comme il
I n ’étoit pas encore tard, ils, allèrent avec les autres
■catholiques à l’églife de faint Juft, rendre grâces à
■Dieu de l'avantage qu’ils avoient remporté.
Le lendemain les évêques retournèrent au palais.
■En entrant ils trouvèrent Aredius , homme illuftre
■8t habile , qui bien que catholique de profeffion,
■favorifoit les Ariens,.pour faire fa cour au roi, qui
'avoit grande confiance en lui. Il voulut leur per-
|Tuader de s’en retourner : difant que ces difputes
■ ne faifoient qu’aigrir la multitude , 8c qu’il n’en
I pouvoir rien venir de bon. Eftienne évêque de Lion I lui répondit-: Rien n’eft plus propre à' réunir les
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