
_ _ _ _ _ _ _ j i 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n . n «r. llll-même fa confeffion de foi. Ces mêmes
Ef„i. a™ bailadeurs demandèrent pour Sapaudus évêque
d'Arles la qualité de vicaire du pape dans les Gaules
& le pallium. Le pape Pelage fatisfit auifi-tôt à la
première demande de R u fin , touchant la lettre de
faint L é o n , & écrivit au roi Childebert en ces termes
:
rf,ji. .0. Depuis la mort de l'imperatrice Theodora, il n’y
a plus de difputes fur la foi en Orient:on a feulement
examiné quelques articles hors la f o i , dont l'explication
feroit trop longue pour être renfermée dans
une lettre. Mais pour vous mettre l’efprit en repos, à
vous & à tous nos confrères les évêques de Gaule ;
nous déclarons que nous anathématifons quiconque
secarte le moins du monde de la foi que le paps
Léon a enfeignée en fes lettres, & que le concile de
- Calcédoine a fuivie dans fa définition. N ’aïez donc
point d’égard aux vains difcours des gens qui aiment
les fcandales. L ’empereur a détruit toutes les here-
Ues qui jufques à fon regne avoient à Conftantino-
' pie leurs évêques & leurs églifes, avec de grands revenus,
& quantité de vafes précieux, & il a donné
J j P Ë ë â leurj bieils aux catholiques. Ceux qui font demeurez
dans leurs erreurs s'unifient entre eu x , & font de
grands efforts pour troubler & divifer l’églife. Tant
que nous avons été à Conftantinople, ils envoïoient
ici en Italie des lettres fous notre nom, prétendant
que nous difions que l’on avoir altéré la foi catholique
: ils apportent encore ici à prefent contre nous des
lettres fans nom. Ce font principalement les Nefto-
riens, qui prétendent n’être pas éloignez du fenti-
ment du concile de Calcédoine du pape L é o n ,
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’ m e . j i p
quoiqu’il ait condamné Neftorius, en ce qu’il fou-
tenoit deux natures féparées. Ici même ils ont allar-
mé quelques évêques fimples, qui ne fçavoient pas
les premiers élemens de la f o i , qui n’entendent pas
la qucftion, & ne comprennent'pas quel grand bien
c’e f t , de ne point s’écarter de la foi catholique. Ce
qui nous a fait long-tems fouffrir des perfecutions à
Conftantinople , c’eft ce que nous avons marqué ,
que du vivant de l’imperatrici, tout ce que l’on agi-
toit dans les affaires de l’éghfe nous étoit fufpeét. Cette
lettre qui fut envoïée par R u f in , eft dattée du onzième
de Décembre y j6 .
Le pape aïant reçu les lettres du roi & de Sapaudus,
le déclara vicaire du faint fiege par toute la Gaule
, & lui accorda l’ufage du pallium , par une lettre
du troifiéme de Février 557. En même tems il en-
voïa au roi Childebert une confeflïon de foi très-
ample, où il explique les myfteres de la Trinité & de
l’Incarnation, par rapport aux dernierès herefies ; &
la dotftrine de la refiirreétion des morts, apparemment
à caufe des Origeniftes.
Enfuite le pape écrivit encore à Sapaudus, pour
fçavoir fi le roi tk les évêques de Gaule étoient con-
tens de fa confeflïon de foi. Il lui recommande & à
fon pere Placide les Romains qui ç’étoient réfugiez
en Gaule par la crainte des ennemis, qui ravageoient
l ’Italie. Il le fait fouyenir d’envoïer les habits dont il
avoit déjà parlé. C a r , dit-il, la pauvreté & la nudité
font telles en cette ville,que nous ne pouvons regarder
des gens de naiftance honnête, qui avoient autrefois
du Bien , fans avoir le coeur ferré de douleur. Cette
lettre eft du treizième d’Avril de la même année ¡5 7 .
A n . y ;