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plique le mauvais fens, & le condamne avec anathême.
Après avoir ainlî rejette les erreurs attribuées à
Théodore , il défend fous peine d’anathême , d’en
prendre occafion d’injurier les peres & les doéteurs
de leglife. Et parce que ces articles, ajoute-t-il, portent
le nom de Théodore de Mopfuefte, nous avons
examiné ce que les peres onfditde lui i ôc nous avons
trouvé que faint Cyrille écrit à Jean d’A n tio ch e ,
que le concile d’Ephefe condamnant le fymbole attribué
à Th'eodore, n’a point fait mention de lui par
diferetion : ce que nous avons vérifié dans le concile
même. Sur quoi faint Cy rille ajoute , qu’il ne faut
point infulter aux morts. Proclus.de C . P. a parle
de même au fujet de Théodore , & a condamné les
erreurs qui lui étoient attribuées fans le nommer.
Nous ne trouvons rien non plus dans le concile de
Calcédoine contre la mémoire de Théodore de Mopfuefte
: quoique ce concile faiTe mention de la lettre
de Jean d’Antioche à l’empereur Theodofe , où il
dit qu’il ne faut point condamner Théodore après fa
mort.
Enfuite nous avons examiné fi nos prédeceifeurs
ont ordonné quelque chofe contre les morts , qui
n’ont point été condamnez de leur vivant ; & nous
avons trouvé des autoritez contraires de Léon & de
Gelafe. On a aufli obfervé la même regle à l’égard
de Jean & de Flavien de C . P. qui bien que chaifez
de leur vivant n’ont point été tenus pour condamnez.
Ç Eufebe rapporte dans fon hiftoire que Denis d’Alexandrie
nç voulut point condamner Nepos, bien
que Millénaire , parce, qu’il étoit mort. T out
cela
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cela confideré , nous n’ofons condamner Théodore
de Mopfuefte , &c ne permettons à perfonne de le 555'
condamner.
Quant aux prétendus écrits de Theodoret, nous t-w-
nous étonnons que l’on puifTe avancer quelque reproche
contre un évêque qui setant prefenté il y a
plus de cent ans au jugement du concile de Calcédoine
, y fouferivit fans hefiter , & aux lettres de S.
Léon. Quoique Diofcore & .le s Egyptiens difent
alors qu’il étoit heretique, nos peres toutefois après
l ’avoir foigneufement examiné , n’exigerent autre
chofe de lu i , finon qu’il anathématisât Neftorius &
fa doélrine : ce qu’il fit tout haut en prefence de tout
le concile. Après quoi on ne peut condamner fous sup. 1. nnu.
fon n om , des dogmes Ncftoriens, fans accufer de
menfonge ou de dilfimulation les peres de Calcédoine.
Et il ne faut pas croire qu’ils aïent ignoré l’injure
qu’il avoit faite à faint C y r ille , en attaquant les
douze chapitres : mais ils ont fuivi l’exemple de faint
Cy rille même, qui pour l’amour de la p a ix , paifa
fous filence tout ce que les Orientaux avoient écrit
contre lui. V û principalement que Theodoret aïant
reconnu les vrais fentimens de faint Cyrille , par fes
lettres , lues dans le concile de Calcédoine , loiia la
doélrine de celui qu’xl avoit fauifement foupçonné
de fe tromper. C ’eft pourquoi nous deffendons à qui
que ce fo i t , de rien avancer au préjudice de la mémoire
de Theodoret : mais en confervant le refpeét
dû à la perfonne, nous condamnons tous les écrits
qui portent fon nom , & de qui que ce fo it, & qui
font conformes, aux erreurs de Neftorius ou de quelque
autre heretique. Enfuite le pape Vigile met
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