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n, ir.
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Le pape écrit
contre les Pela-
giens.
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j8' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pter depuis la condamnation d’Eutychcz au con1-
cile d eC . P. en 448. Il les inftruit de cette herefie s,
8c de la condamnation d’Aca ce, les confirme dans.
l’attachement au faint fiege , 8c les charge de fa ire
part de cette Lettre aux évêques des provinces voifi-
nes.
D ’autre côté , le pape Gelafe ayant avis que l ’on
recommençoit en Dalmatie à femer l’hereûe de
P e la g e é c r iv i t à un évêque du pays , nommé Ho-
norius : pour avertir fes confrères de s’éloigner de-
ceux qui en feraient infeéfcez , 8c de les defabufer.
il marque fix papes qui ont condamné cette here-
lîe , Innocent, Zofimc , B on ifa ce , Geleftin , Sixte
8c Léon. L ’évèque Ho-norius envoya des députez
au pape ôc témoigna s’étonner du foin qu’il pre-
noit des églifes de Dalmatie 4 marquant au refte ,
qu’il avoir toujours tenu fur ce point la faine doétri-
ne. Le pape lui répondit : que de tout tems le
faint fiege a voit pris, foin de toutes les églifes du
monde ,8 c lui envoya des réponfes à quelques articles
, pour une plus grande inlbruétion L’herefie
avoit paffé la m e r, 8c gagné la partie d’Italie la plus
voifine , qui étoit le Picenum. Là un vieillard nommé
Seneque, enfeignok le Peiàgianifme : fç avo ir,
qu’il n’y avoir point de péché origine l; que les en-
fans morts fans baptême ne pouvoient être condamnez
, que l’homme , par le bon ufage de fon libre
a rb itre , pouvoir devenir heureux. D ’où paifant à
la pratique, il permettoit aux clercs 8c aux moines,
de demeurer avec des filles confacrées à Dieu , comme
n’ayant rien à craindre s’ils ne vouloient. Il parloir
indignement de faint Jérôme 8c de faint Auguf-
L i v r e T r e n t h ’ m e . ' 39
-tin , 8c a v o i t excommunié un prêtre qui refiftoitàfes
erreurs.
C e vieillard fut amené au pape Gelafe, qui le trouv
a fort ignorant, 8c même d’un efprit bas 8c groffier;
enforte qu’il n’avoic que de l’opiniâtreté fans raifon.
Après donc avoir elTayé en vain de le convaincre , il
é c r iv it une grande lettre aux évêques de cette province
: où il réfuté ces erreurs, 8c reprend fortement
les évêques de leur négligence à s,’y oppofer. Elle fut
envoyée par un diacre , nommé R om ulus , 8c eft datée
du premier de Novembre fous le confulat d’A l-
•bin, c’eft-à-dire, en 493. Le pape Gelafe fit auffi un
traité contre les Pelagiens,où il montre principalement
que l’homme ne peut v iv re fans péché. Il y ex-
\ plique lemyftere de la refurreôtion, 8c cette parole de
l ’apôtre : Que l ’homme infidcle eft fanétifié par la
femme fidele. .
Il y avoit auffi des Gaulois qui favorifoient le
Pelagianifme , ou du moins n’approuvoient pas la
doôtrine de faint Auguftin* touchant la grâce. T e l
étoit Gennade prêtre de Marfeille , qui dans fon
catalogue des auteurs ecclefiaftiques , loüe extrêmement
Faufte de Riez. Au contraire il blâme faint
Profper d’avoir attaqué Cafficn : 8c ne laiffe pas
même faint Auguftin fans atteinte. Il écrivit cet
ouvrage vers l’an 493.. 8c le dernier auteur dont il
parle eft faint Honorât évêque de Marfeille. Il eft
éloquent, d it - il, 8c déclame fur le champ dans l’c-
.glife. Il a été élevé dés l’enfance dans la crainte de
Dieu , Sc eft. exercé aux affaires ecclefiaftiques ;
Sa bouche eft comme un tréfor des écritures di-
yines ; il compofe plufieurs homeLies très-utiles
H ij
A N. 493,’
Traiï. i .r e .4 1
conc. p. 1140*
1 . C o r .n i .
X X X .
Gennade de
Marfeille.