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donné la troifiéme année de l'empereur Anaftafe;
c’eft-à-dire en 493. Il bâtie un monaftere près de la
cathédrale, & y raflembla les plus vertueux de l’é-
glife du faint Sepulcre, auparavant difpcrfez aux
environs de la tour de David. Dans le fchifme qui
divifoit alors l’ég life , Elie ne communiquoit de tous
les patriarches qu’a celui de C. P. rejettant avec lui
cf mu“ ion ^es Alexandrins, qui anathemati-
fijientrle concile de Calcédoine, & par confequent
auffi la communion de Palladc patriarche d’Antio-
ch e , qui par complaifance pour l’empereur s’étoit
join t aux Alexandrins , 6s rejettoit comme eux
le, concile. Mais d’ailleurs , Elie n’approuvoit pas
la fermeté avec laquelle le pape exigeoit que le nom
d Acace fut bté des diptyques. Or quoiqu’Elie
n approuvât point la dépofition d’Euphemius, il ne
laiiïa pas de recevoir à fa communion Macedonius ,
ordonne én fa place : le trouvant catholique par fes
lettres fynodales. Pallade d’Antioche mourut peu
de tems après , 8c Flavien fon fucceffeur fuivit la
conduite a ’Elie , n’étant en communion qu’avec lui
6c avec Macedonius : ce qui irrita extrêmement l’empereur
contre ces deux patriarches , d’Amioche
6c de Jerufalem. L annee fuivante 491?. iïxiéme de
1 empereur Anaftafe, mourut Athanafe, patriarche
d Ale x an d rie , 8c il eut pour fucceffeur Jean prêtre
& oeconome , furnommé Hemoula ou Mêla , qui
fuivit le parti du fch ifm e , comme fon predecef-
feur.
Le papeGelafe mourut la mêrrwe année 4p i. après
avoir tenu le faint fiége quatre ans 8c huit mois.
Outre les écrits dont il a p arlé, il fît un traité con-
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tre le ienateur Andromaque 8c d’autres Romains , N'
qui vouloient rétablir, l ’ancienne fuperftition des
jeux nommez Lupercales abolie de fon tems. Fai-
fant profeffion d’être, chrétiens, ils ne laiifoient pas
de foûtenir publiquement que la caufe des mala-
; d ie sé to it, que l’on n'appaifoitpasledieuFebruarius. T
Dites-moi , répond le pape Gelafe , quand Rome F. to. 4. cane;
létoit fi- fouvent affligée de pefte , comme nous li-
[fons dans T ite -L iv e , ne facrifioit-on point à ce dieu
I 6c ne faifoit-on pas les Lupercales? Elles n’ont pas
même été inftituées pour remédier aux maladies,
mais à la fterilicé des femmes. Quand l’empereur
An them iu sv in tàR om e , on faifoit aifurément les Lupercales,
8c toutefois il y eut une pefte iniupportable :
Si c’eft la caufe de nos malheurs, prenez-vous-en à
vous mêmes, qui obfervez cette ccremonie fi négligemment,
en comparaifon de vos ancêtres : l’ayant
abandonnée à des perfonnes viles 8c méprifables.
Pourquoi Caftor 6c pollux, dont vous n'avez pas voulu
quitter le culte, n’ont-ils pas rendu la mer favorable
, afin que Rome eût des bleds en abondance?
¡Dites-moi, vous qui n’êtes ni chrétiens ni païens,
[défenfeurs des Lupercales 6c des chanfons infâmes ,
dignes d’une religion dont le culte eft fi honteux :
quel bien vous peut-elle fa ire , tandis qu’elle attire
une telle corruption de moeurs ; facrifiez donc auffi t ' 11*9--*'
dans les temples des d ém o n s ,8c au Capitole ? Pourquoi
voulez-vous conferyer u,ne partie de la fuperftition,
en abandonnant le principal? M a is , dites-vous,
on a foufïert les Lupercales depuis le chriftianifme :
on a auffi fouffert quelque tems les facrifices. S’enfuit
il qu’on n’ait pas dû les abolir depuis ? Chaque
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