
------_ igg H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q ù e .
A n. ¿15. refpeét convenable ; & s’ils vous préparent un loge-
m e n t , ne le re fu fe z p a s , de peur qu ’il ne femble aux
laïques, que vous ne voulez point de reiànion. S ils
vous pr ient à manger,excufez-vous-en ho n n ê teme n t ,
1 en difant : Priez Dieu que nous communiquions auparavant
à la table m y f t iq u e , 8c alors celle-ci nous
fera plus agréable. Ne recevez point les autres cho-
fes qu’ils vous pourront of f r ir , fi ce n eft les voitures
en cas de befoin ; dites que vous ne manq ue z de
r i e n , 8c que vous efperez qu’ils vous donne ront mê me
leurs coeurs, Lorfque vous ferez à C. P. p re ne
z le logement que l'empereur aura o rdonné , ôc
avant que de le voir , ne recevez perfonne que ceux
qui feront zelez pour l’u n io n : mais avec grande
pré c aution , 5c pour vous inftruire de ce qui fe
paife.
Etan t prefentez à l’em p e r e u r , ren de z - lui nos le t tres
, en difant : Votre pere vous fa lu ë , pr iant Dieu
tous les jours pour la proiperité de v otre r e g n e , par
les interceffions de S, P ierre ,8c de S. Paul ; afin que
comme il vous a donné le defir de le co n fu lte r , pour
l ’unité de l’églife, il vous en donne la volonté p a r faite.
N e lui parlez de rien a v a n t qu’il ait reçu vo3
lettres : St après qu ’elles auront été lues , a jo û te z :
Le pape a auiïi écrit à vôtre ferviteur Vitalien , qui
lui a envoyé des gens de fa part , avec vô tre permif-
fion , à ce qu ’il a écrit : mais le pape a ordonné que
les le ttre sque nous lui p o r to n s , ne lui foient rendues
que par v ô t re ordre. Si l'empereur demande les lettres
que nous envoyons à V i ta l ie n , il faut répondre ;
Le pape ne nous l’a pas o rd o n n é : mais afin que vous
connoiiïiez la fimplicité de ces lettres, 5c q u’elles ne
L i v r e T r e n t e - U n i e’m-e : 189 — -
tendent qu’à vous p o r t e r a la réiinion de l’églife : An . j i j ,.
envoyez que lqu’un avec nous-, en prefence de qu i
on les life. S’il dit : Vous pou ve z encore avoir d'autres
ordres. Vous répondrez : Dieu nous en garde, ce
n ’eft pas nôtre coutume. Nous venons pour la cau-
fe de D ie u , Sc nous oifenferions Dieu. Le pape agit
ilmplemen t, 6c ne demande autrechofe , finon que
l'on n ’altere point les conftitutions des pe re s , ô tq u e
l’on chaffe de l’églife les heretiques : nôtre commif-
fion ne con tien t rien déplus.
Si l’empereur di t : C ’eft pour cela que j ’ai invité
le pape au concile, afin que s’il y a quelque difficu
l té , elle foit terminée. Il fau t répo ndre : Nous en
rendons grâces à Dieu : mais le moyen de rétablir
l ’union en tre les églifes, c’eft que vous obferviez ce
que vos predecefleurs Marcien 8c Léon o n t obfer-
vé. S’il demande ce que c’eft î Vous direz : qu l’on
ne donne point d ’a t te in te au concile de Calcédoine
, & à la lettre du pape faint Léon. S’il dit : Nous
recevons le concile de Calcédoine 6c les lettres du
pape Léon. Vous lui rendrez g râ c e s , 6c lui bai-
ferez la poicrine , en difânt : Nous voyons mainten
a n t que Dieu vous favorife. Ç ’eft la foi catholique
-, lans laquelle on ne peut être o rthodoxe. S’i l
dit : Les évêques font catholiques , 8c ne s’écartent
point des maximes des peres. Vous répondrez :
Pourquoi donc y a-t-il ta n t de divifion entre les
églifes de ces quartiers ? S’il d i t : Les évêques etoient
en r e p o s , c’eft le predecefleur du pape qui les a
troublez par fes lettres. Vous direz : Nous avons en
main les lettres de Symmaque. Si elles ne contien n
e n t autre chofe que ce don t vous convenez , le
A a iij.