
n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j -e .
Apres que l’écrit d’Ennodius eût été lu dans le
concile de Rome , les évêques l’approuverent tout I
tp. u<4. d’une v o ix , ôc dirent: Que cet écrit foit reçu de I
tout le monde, ôc gardé à la pofterité entre les ac- I
tes de notre concile, comme ayant été compofé par I
ion autorité. Le papeordonnaqu’il fût mis au nom-1
bre des décrets apoftoliques. Les évêques deman-1
derent enfuite la condamnation de ceux qui avoient I
fjt accufé le pape , 5c attaqué le concile. Mais le pape I
pria que fes perfecuteurs fuiTent traitez plus dou-j
cernent, déclarant qu’il leur pardonnoit. Toute-1
fo is , pour prévenir de tels m au x ,il demandal’ob-l
ièrvation des anciens canons, fuivant lefquels lesI
ouailles ne doivent point accufer leur pafteur: s’ill
n’erre contre la fo i, ou s’il ne leur a fait tort en par-l
ticulier. La première de ces exceptions eft remar-|
quable ; puilque le pape y reconnoît que tout évê-l
que, 6c lui-même peut être accufé d’erreur contrel
la foi. il ajoute , qu’un évêque dépouillé de fonl
b ien , ou chaffé de fon fieg e , doit être réintégré&l
toutes chofes rétablies en leur en tie r, avant qu’ill
j. i}66. d. puifte être appelle au jugement. Le concile confir-|
ma toutes ces réglés, fous peine de dépofition pourl
les clercs ; ôc pour les moines ôc les laïques , fousj
peine d’être privez de la communion , ôc s’ils nefel
co r r ig en t, d’être frappez d’anathême. Où l’on voitl
clairement que l’excommunication étoit moins.
Il paraît par quelques endroits de l’apologiel
d’Ennodius, que la calomnie inventée contre le pa-l
f. ij+i-c. pp Symmaque étoit un adultéré ou quelque crime!
î‘ femblable. On croit que ce fut l’occafion d’une or-l
donnance, faite par le pape en ce même tems > mais
I maison ne fçait pas en quel concile, pour obliger les
I évêques, les prêtres ôc les diacres d'avoir toûjours
I auprès d’eux uneperfonne de probité connue , qui
■ fû t témoin de leurs aétions ; ôc ceux qui n’avoient
i -pas allez de bien pour entretenir un tel compagnon,
|j dévoient fervir de compagnon à d’autres; afin que
■ la vie des ecclefiaftiques fû tà couvert, non feule-
■ ment du m a l, mais du foupçon. Nous avons une or-
■ donnance dreflee au nom d’un évêque par Enno-
dius , en exécution de ce décret : ôc c’étoit ces
■ compagnons infeparables que l’on appelloit Syn-
■ celles.
Le pape Symmaque écrivit une apologie pour lui- ¡1%*’
Pm êm e , fervant deréponfeàun libelle, publié corn-
^/tre lui par l’empereur Anaftafe. il l’accufoit d’être
■ Manichéen, à quoi le pape répond:Suis-jeEutyquien
l ouproteébeur des Eutyquiens, dont l’erreur favorife
I ! principalement celle des Manichéens?Rome m’eft té-
I moin, Ôc fes archives font foi : fi je me fuis écarté de
I la foi que j ’ai reçue du faint fiege , enfortant du paga-
| nifme. Au refte on rapporte que ce même pape ayant
I! trouvé à Rome des Manichéens, brûla leurs livres
| devant la porte delaBafiliquedeConftantin,ôc les en-
| voïa en éxil.ll pourfuivit ainfi fon apologie:Vous dites
I que j'ai confpiré avec le fenat pour vous excommu-
| nier,il eft vrai:mais je ne fais en cela que fuivre ce que
|lm e s predeceifeurs ont eu raifon de faire. Que m’im-
■ porte, dites-vous, ce qu’a fait Acace ? Abandonnez-le
■ donc , pour montrer que vous n’y prenez point d’in-
I terêt : nous ne demandons pas mieux. Ce n’eft pas
■ vous,Seigneur,que nous excommunions, c’eft Acace,
I feparez vous de l u i , vous vous retirez aéifi de fon ex-
Tome V i l . . Q _