
Atf. } 66.
f.41.
XI.
More de Ju fti-
nien. Juftin empereur.
Viâl. Tun. Chr.
Mar. Aum■ Chr•
Iafeh..p. 57j.
5 4 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
les choies effentielles. de la religion fans négliger les:
plus petites : affable fans foibleffe pour ceux qui ne
lui convenoient pas, & fevere fans être inacceifible.
Il écoutoit & parloit volontiers dans les matières importantes
, pour refondre les queftions qu’on lui pro-
pofoit : mais il n’a voit point d’oreilles ni de langue
pour les difeours inutiles. L ’empereur Juftinien fit
tous fes efforts pour le gagner, croïant qu’il attirerait
tous les autres : mais Ana ftafelui refifta avec: fermeté
, & lui envoxa une réponfe; ou.il montroit docilement
, que fuivant la do&rine des, apôtres ôc des peres
, le corps de Nôtre - Seigneur étoit corruptible
quant aux pallions naturelles & innocentes.. Il fit la
même réponfe aux moines de la pr.emi.ere & de la fécondé
Syrie , qui l ’avoient confulté : les.confirmant
dans la f o i , & les préparant à la défendre. Comme
il fçut que Juftinien le vouloir envoter en e x il:il
écrivit un difeours pour prendre congé de fon peuple
: mais il ne le publia pas,. parce que l’empereur fut
prévenu par la mort.
En effet, l’empereur Juftinien mourut la quarantième
année.de fon regne, indication quinzième , la
vingt-cinquième année après.le confulat de Bafile
c’eft-â-dire, l’a n 566. le quatorzième de Novembre,,
âgé de quatre-vingt-quatre ans. Quoiqu’il eût fait
beaucoup de maux à Téglife.& à l’état par fon inquiétude,
fa legereté, fon avarice , il ne laiffe pas d’être
illuftre à caufe des grands évenemens arrivez fous
fon regne ; ôc les Grecs en font mémoire en leur Me-
n o lo g e , le fécond jour d’Août.
Il fit bâtir par tout l’empire un très-grand nombre
d’églifes, dont Procope nou&a confervé le détail.
L i v r e t r e n t e -q t i a t r i e ’m e . 547-
A . C . P. feule il en compte trente ôc une, foit bâties
de nouveau , foit reparées,.dont la plus confiderable '
eft fainte Sophie , qui fubûfte encore aujourd’hui.
Dans l’Afie mineure,la Syrie & laPrleftine,tl compte
vingt 6c une éghfe, & onze dans l’A frique : ce font
en tout foixante ôc trois. Il compte encore dix hôpitaux
, & vingt-trois monafteres : la plûpart en Palef-
tine. Sans parler des églifes qu’il ne marque qu’en général
, ôc de celles qu’il n’a pas connues.
Le fucceffeur de Juftinien fut Juftin fon neveu, r<a.r#».cw>.
fils de fa foeur Vigilantia, qui étoit Curopalate, comme
qui diroit grand maître du palais. On le nomme
Ju ftin le jeun e ,à la différence du premier. L ’impe-
ratrice Sophie ion époufe étoit aum niece de Theo-
dora. L ’empereur Juftin fut couronné par le patriarche
Je a n , & commença fon regne par païer les det- ev«gr. v. L
tes de Juftinien , ôc par rappeller les évêques qu’il
avoir exilez, à la réferve toutefois de faint Eutyquius
de Conftantinople. Il fit un édit fur la f o i , addreffé +•
à tous les chrétiens, où il les exhorte à fe réunir à
Téglife , ôc déclare fa créance, expliquant au long les
myfteres de la Trinité & de Tincarnation, contre
les dernieres herefies. Tous les catholiques l’approuvèrent
comme contenant une doétrine orthodoxe :
mais ceux qui s’étoient féparez de Téglife ne s’y réunirent
p o in t , voïant que led it portoit expreffément
que toutes chofes demeuraifent en même état : ainfi
il ne fut d’aucune utilité. Ju ftin témoigna encore
de la pieté , en ornant les églifes que Juftinien avoit
bâties, entre autres la grande églife de C . P. & celle
des apôtres : ôc leur donnant des vaies facrez , ôc des
revenus. Il envoïa en Egypte l’abbé Photin beau-fils
Z z z ij