
I I I .
Or igcniftes
P.iieitinc,
Sup. lib. x xx i.
Vita S. Sab. c.
p. 17 3 .
t' x74-
Sup. « x i . n. 17
Vit a S. Sab.
w?;
4 0 1 H i s t o r e E c c l e s i a s t i q u e .
Le diacre Pelage légat du faint ficge , étant de retour
à C . P. après ion voïage de Paleftine, quelques
moines de Jerufalem qu’il avoit vûs en paffant, v inrent
le trouver. Ils apportèrent des articles extraits
des livres d’Origene, 8c vouloient en pourfuivre la
condamnation auprès de l’empereur, ce qu’il faut reprendre
de plus haut. La nouvelle laure fondée par
faint Sabas en y 0 7 . en faveur des moines feditieux ,
eut pour premier abbé Je a n , qui avoit le don de prophétie.
Etant prêt de mourir , il dit en pleurant aux
principaux de la communauté, aftis auprès de lui :
V oic i venir les jours où les habitans de ces lieux s’élèveront
& s’écarteront de la foi : mais leur orgueil fera
humilié, 8c leur témérité les fera chaifer. Son fucceffeur
P au l, homme fort iîmple y reçut , fans le
fç a v o ir , des moines qui enfeignoient en fecret la
dodrine d’Origene. Le principal étoit un nommé
Nonnus de Paleftine, qui bien qu’il parût être non
feulement chrétien , mais pieux , fuivoit en effet les
erreurs des Païens, des Ju ifs &c des Manichéens,
croïant les rêveries d’Origene fur la préexiftence
des ames. L ’abbé Paul* ne gouverna que fix mois la
nouvelle laure, & fon fucceffeur fut A g ap it, difciple
de faint Sabas.
Il découvrit les erreurs de ces quatre moines, &
craignant qu’ils n’en infedaffent d’autres, il les chaffa
par la permillîon d’Elie patriarche de Jerufalem.
Mais Elie aïant été chaffé , ces moines vinrent à J e rufalem
prier Jean fon fucceffeur de les laiffer retourner
à la nouvelle laure. Il envoïa quérir faint Sabas
8c Agapit | &c fçaehant que Nonnus 8c les autres
étoient Origeniftes , il ne voulut point les écouter
L i v r e t r e n t e - t r o i s i e ’m e . 403
Après A g ap it , l’abbé de la nouvelle laure fut Marnas
, qui reçût Nonnus 8c fes compagnons fans les
connoître. Ils n’ofoient publier leurs erreurs , de
peur de faint Sabas ; 8c tant qu’il vécut il ne parut
qu’une créance dans tous les moines du defert de
Paleftine. Mais après fa mort , Nonnus 8c les fiens ^ C” I" Î0Î";
commencèrent à découvrir leurs erreurs , 8c y atti- c.
rerent non-feulement tous les plus fçavans de la nou- s _
velle laure : mais encore ceux du monaftere de Mar- p. 118. Anal. gr.
tyrius , 8c de la laure de-Firmin ; & enfin ils répandirent
en peu de tems la doébrine d’Origene , juf-
ques dans la grande laure , j& les autres monafteres
du defert.
Dans le même tems, Domitien abbé de faint Mar- ¡“ -
tyrius 8c Théodore Cappadocien furnomme A fc i-
das ,. exarque ou vifiteur de la nouvelle laure , tous
deux entièrement Origeniftes, allèrent a C . P. fai—
fant femblant de défendre le concile de Calcédoine. Sup. x x xn . n.
Ils fouferivirent tous deux à la requête que les ab- 54-
bez d’O rien t, joints à ceux de C . P. prefenterent au
pape Agapit. Domitien y prend la qualité d eprêtre s■ conc.f. 3;.
8c archimandrite du monaftere de Martyrius, &
Théodore , de diacre & moine de la nouvelle laure.
Ils trouvèrent moyen de fe faire connoître a 1 empereur
, 8c acquirent tant de crédit à la cour , que
dans la fuite ils devinrent tous deux archevêques :
Domitien d’Ancire en Galatie, Théodore de C e -
farée en Cappadoce ; leur crédit donna du courage
à Nonnus 8c aux fiens -, 8c ils s’appliquèrent plus
fortement à. fépandre la doétrine d’Origene par toute
la Paleftine.
L ’abbé Mciitas fucceffeur de faint Sabas , étant
Eee ij