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Sent. p.
Epifi. légat.
4»*. B.
4 66 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
crus de Milan leur dirent à haute voix : Priez l’empe-
. reur qu’il falTe ôter les édits qu’il a fait afficher , &
qu’il attende , ainfi qu’il a été convenu , que les
évêques de la Langue latine qui ont été fcandalifez,
viennent ait concile , ou que du moins ils déclarent
leurs avis par écrit fans aucune violence. Que s’il n’é-
coute pas nos prières , ne confentez à rien qui tende
à la divifion de l’é g life , &c ne faites rien contre la
convention. Autrement fçaehez que dès-à-préfent
vous êtes fufpcndus de la communion du iicge de
faint Pierre par le miniftere de ma v o ix , comme prévaricateurs.
Dacius évêque de Milan ajoura : je pro-
tefte , tant pour moi que pour tous les évêques entre
lefquels mon églife eft ficuée : c’eft-à-dire ceux de
Gaule , de Bourgogne , d’Efpagne , de Ligurie, d’Emilie
Si de Venetie , que quiconque confient à ces
édits ne pourra communiquer avec les évêques de ces
provinces. Parce que je fuis perfuadé que ces echts
renverfent le concile de Calcédoine Si la fo i catholique.
Ceci fe paifoit vers la m i-ju ille t.
Nonobftant ces proteftations, Théodore avec les
évêques de fon parti alla à l’églife où les édits étoient
affichez , y célébra la m elfe, ôta des diptyques le
nom de Z o ïle patriarche d’Alexandrie , & mit à fa
place le nom d’Apollinaire , intrus dans ce lîege.
Alors le pape ne voulut plus communiquer avec les
Orientaux , ni même les voir ; Si l’empereur fut tellement
irrité contre lui Si contre Dacius de Milan ,
que pour mettre leur vie en sûreté, ils furent obligez
de fe réfugier dans des églifes. Le pape fe retira a
faint Pierre dans le palais d’Hornnfda , dont on
voulut le tirer de force ; Si on envoïa pour cet effet
L i v r e t r e n t e - r r o i s i e ’ me . 4^7
le prêteur deftiné à rechercher les voleurs Si les — "
meurtriers. Il entra avec quantité de foldats les epees tt, 5 5
nues à la main, les arcs bandez *. le pape fe mit fous
l’au te l, Si embraffa les pilliers qui le foutenoient.
L e prêteur en furie fit prendre par les cheveux les
diacres Si les autres clercs pour les éloigner de l’autel : ?■>#*’• *»■ '-<>■
puis pour en arracher le pape , il le fit tirer par les
p ied s , par la barbe Si par les cheveux. Le pape tint
ferme, Si comme il étoit grand Si puiilant,il rompit
quelques pilliers de l’autel : en forte que la fainte
table penfa tomber fur lu i , mais les clercs la foutinrent.
Alors le peuple qui etoit accouru au b ru it ,
Si quelques-uns même des foldats, touchez de com-
paffion, commencèrent à crier, Si le prêteur fut contraint
de fe retirer.
Il eft vrai-femblable que ce fut enfuite de cette
violence que le pape dreffa une fentence contre
Théodo re, où il lui reproche premièrement > fiue rcm { ccnc ^
depuis qu’il eft évêque de Cefaree , il n a pas refide îh-
un an dans fon églife, mais qu’il n a ceffe d exciter
des troubles par fon crédit ; Si après avoir raconte
toutes fes entreprifes , Si marque q u il a attendu
trente jours depuis qu’il l’a feparé de la communion ? sj<
du faint fiege : il le prive de l’épifeopat Si de la eom-r
munion catholique, lui ordonnant de ne plus vaquer
qu’à faire penitcnce. A 1 égard de Mennas de
C . P. Si des autres évêques complices de Théodore,
le pape les fufpend feulement de fa communion, juf-
qu a ce qu’ils fatisfaffent. Cette fentence fut écrite
le dix-neuvième des calendes de Septembre , la
vingt-cinquiémc année de Juftinicn, & 1 onzième
après le confulat de Bafile : c’eft-a-dire le quator-'
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