
ii84 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qj j e .
poftafe Se la nature é toit la même chofe : ainfi il recon.
noiffoit dans la T r in i té trois natures, trois divinitez,
trois Dieux,
Afin de l’étably; à Antioche., Anaftafe y envoya
si. ’ des officiers avec beaucoup d ’a r g e n t , pour diftribuer
au peuple. Ces officiers perfuaderent à Flavien de
fortir de la Ville, pour ceder un peu à la fedition :
i l fe retira au lieu n ommé les P la ta n e s , ôc auffi-tôt
ils firent o rdonne r Severe évêque d’A n t io c h e , ôc
e n v o y è re n t Flavien en exil avec plufieurs a u t r e s ,
t a n t évêques que clercs ôc moines. Severe fut ordonné
l ’an 56T,. d ’Antioche , indiétion fixiéme
a u mois Dius : c’e f t -à -d i re , en Novemb re l’an de
Je fus -Chr if t 5 1 a. il enyoya par tout auffi-tôt fes let-
ire s fynodiques , où il ana théma tifoit exprelfement
EfW.adAicyf. le concile d.e Calcédoine. Mais elles ne fu ren t point
reçûës.en Paleftinen au contraire ceux qui les avoient
apportées, furent chaffez honteufement. Qu a n t
aux évêques qui dépendoient d ’A n t io c h e , les uns
fe laifferent feduire , comme Mar in de B e ry te ,
ôcles autres c e d e r e n tà la fo r c e ; ôc quelques-uns d ’ent
r e eu# fe r e t ra ó fe re n t , comme les évêques d é p e n -
dans d’Aparaée, D ’autres refuferent abfolument de
recevoir ies fynodiques de Severe : comme Julien
d e B o f t r e , Epiphane d e T y r , ôc quelques autres.
Il y eu eut m ê ta e qui abandonnè rent leurs éghfes ;
n om m e Julien de Bqfte ôc Pierre de D am a s , ôc ils
fe re t i rè re n t dans les monafteres de Paleftine : car
Ju l ien étoit difciple d e fa in t Tbeodofe. L’abbé Ma-
$&.n, mas un des chefs des fch.ifinatiq.ues, qui a C. P. avoit
comb a t tu la foi av.ee Severe, ôc avoit grande fami-
llari.téavec l ’empereur , fut rame n é à la communio n
d e l’églife catholique par faint Sabas, étant choqué
de l’infolence de Severe. Coime évêque d'Epiphanie
fur l’Oronte ôc Severien d’Arethufe fon voifin
paiTerent plus avant ; ôc non contens de fe feparer
de la communion de Severe, ils lui env oyè rent à An-
lioche un décret de dépofition. Ils en ch a rg è ren t
Aurelien archidiacre d ’Ep ip h an ie , qui craignant la
puiffance de Seve re , qu and il fut arrivé à A ntioche ,
pr i t un h ab it de f emme , ôc e n im i to i t les geftes ôc
les manié ré s , ayant la tête couverte d’un grand voile
, qui defeendoit jufques à la ceinture : ainfi foûpfi
r a n t ôc fe l am e n t a n t , il donna à Severe qui f o r to i t ,
la fenteuce de dépofition , comme fi ç’eût été u n e
requê te ; puis ùl le mêla dans la foule , ôc s’enfuit
avant que Severe eût lù l’écric. L’empereur l ’ay an t
appr is , ordonna à Afiatique gouverneur de la Phe-
nicip du L ib a n , de chafter Cofme ôc Severien de
leursfieges. Mais le gouverneur v o y a n t qu ’ilsavoient
beaucoup de partifans , ôc que leurs villes les foùte-
noient v ig o u reu femen t, remo n tra qu ’on ne pou-
voit les chafter fans effufionde fang: à quoi l’empe reur
ré p o n d i t , qu ’il ne vouloir pas q u ’on en rép an dît
une goûte.
Severe v o y an t q u ’Elie patriarche de Jerufalem ,
n ’avoit pas voulu recevoir fes lettres fy n o d iq u e s ,
les lui renvoya au mois de Ma i de la fixiéme in d ic tion
i c’e f t-à -dire, en 513. avec quelques clercs , ôc
des officiers de l’emp e reu r , pour leur prêter ma in-
forte. Mais faint Sabas l’ayant appris , il v in t à Jerufalem
avec les autres abbez du d e fe r t , chaffa de
la ville ceux qui por toient les lettres de Severe; ôc
ayant affemblé de tous cotez une g ra n d e multitude
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Evagr. n i .
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