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“ ' négociation. Mais n’aïant pas de quoi faire fon voïa-
H 6 ' g e , il engagea les vafes facrez de l’églife de S. Pierre|
CAfcd.xii.var, pQur unc certainc fomrac d’a rgent, que lui prêteront
les treforiers du prince, & dont il leur donna fa pro-
Greg.ni. dial.c. , mcffc. Etant arrivé en Grece, on lui prefenta un homme
qui ne pouvoit ni parler ni fe lever de terre. Le
pape denïanda à fes parens qui le lui avoient amené ,
s’ils croïoient qu’il pût guérir. Ils dirent qu’ils en
avoient une efperance ferme par la puïiTance de Dieu
Si l’autorité de füint Pierre. Aulfi-tôt le pape iè mit
en prières, Si commença la meiTe , après laquelle for-
tant de l’aütel il prit le boiteux pâr la main, le leva
de terre, Si le fit marcher en prefence de tout le peuple
; Si aïant mis dans fa bouche le corps de Notre
Seigneur, fa langue fut déliée.
Le pape entra dans C . P. le fécond jour de Février
336. accompagné des cinq évêques fes légats, Si des
clercs qu’il avoit amenez ¡ ¿ a v o i r , Theophane Si Pelage
, diacres de l’églife RcMiaine, Mennas Si Pierre „
Tîbtr.hrev. c. n. notaires ; Si quelques autres. 11 reçut avec honneur
ceux que l’empejpur envoïa au-devant de lui : mais
ubeii. n. j. une, il ne voulut point voir le nouveau patriarche Anthi-
t■ }*• di. j j ne r|£n toucbant le fujet de fon
ambaifade , de détourner la guerre d’Italie : l’empereur
y étoit déjà engagé par trop de grandes dé-
penfes. Ainfi il fe réduifit à traiter les affaires de la
religion. L ’empereur & l’imperatrice le prioient de
recevoir la vifite d’Anthime, Si de l’admettre à fa
communion ; Si le pape offrit de le faire , pourvu
qu’il donnât par écrit une confeffion de foi catholique
, Sji qu’il retournât à fon fiege de Trebifonde.
Car il eft impoflible, d ifo it-il, qu’un homme tranfferé
demeure dans le fiege de C . P. L'imperatrice o f- ^ N _
frit fecretement au pape de grands prefens, Si lui fit
¡de °randes menaces : mais il demeura ferme. Au contraire,
il perfuada à l’empereur de faire dépofer A n thime
: qui aima mieux quitter le fiege de C . P. que
de faire profeffion de la foi catholique ; Si cela à la
perfuafion de Severe , ainfi que celui-ci s’en vantoit f&j*' ir‘
dans fes lettres à Theodofe d’Alexandrie.
Anthime ne voulut point comparaître dans le Dipo® ^
concile que le pape tint à C . P. pour le juger : ainfi thi“ e-
il fut dépofé Si rendit à l’empereur fon pallium.
Après quoi il fe retira en un lieu où il étoit fous la ' Liber, c.
protection de l’imperatrice. Avec lui furent condamnez
Severe , Pierre Si Zoara. A la place d’Anthime , ubM.n.%
on élut évêque d'e C . P. Mennas Alexandrin d e ?' I4' D'
naiffance, fuperieur du grand hôpital de faint Sam-
fon à Conftantinople, qui étoit catholique, recevant
le concile de Calcédoine, connu par fa fcience Si
l’inrcgritc de fes moeurs. L’empereur le choifit avec
l’approbation de tout le clergé Si de tout le peuple, &
le papefte contacta de fa main dans l’églife de fainte
Marie.
Le pape Agapit écrivit une lettre fynodale à Pierre
patriarche de Jerufalem , pour lui donner avis de te. ¡.p. 47.
ce qu!il avoit fait en ce concile. Etant a r r iv e , dit-
il , à la cour de l’empereur, nous avons trouve le
fiege de Conftantinople ufurpé contre les canons ,
par Anthime évêque de Trebifonde. Il a même re-
fufé de quitter l’erreur d’Eutychèz. C ’eft pourquoi
après l’ avoir attendu à penitence , nous le déclarons
indigne du nom de catholique &c d’évêque, jufques
â c e qu’il reçoive pleinement la dodtrine des percs.
B b b ij