
i i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
efprits, que de connoître de quelle part fe rencontre
la vérité , toujours aimable &: propre à faire aimer
ceux qui la fuivent. Enfin il a jo u ta , qu’ils étoient
tous venus par ordre du roi, après quoi Ar'e'dius n’o-
fa plus refiiter. ils entrèrent don c , le roi fe leva
pour venir au-devant d’eu x, ôc fe tenant entre Ef-
tienne & A v i t , il leur parla encore contre le roi des I
François : diiant qu’il foliieitoit fon frere contre lui. j
Il etoit vrai que Clovis étoit d’intelligence avec Go-
degifile, qui regnoit fur une partie de la Bourgogne,
&c refidoit à Geneve. Mais c’étoit Godegifile , qui!
UflX¡ 1 ' n' av ° h Sollicite Clovis de faire la guerre àGondebaud, I
qui ne le fçavoit pas. Les évêques lui répondirent, I
que le meilleur moyen dé faire la paix étoit de s’ac- E
corder fur la foi ; ôc lui offrirent leur entremife pour I
traiter la p a ix , s il 1 avoit agréable. Après quoi cha- |
cun prit fa place. > .
Saint A v it voulant répondre aux reproches de |
Boniface, montra que les catholiques; n’adoroient j
point plufieurs dieux : ce qu’il prouva fi clairement j
qu il fe fit admirer meme des Ariens. Boniface ne I
fit que dire des injures, comme le jour précèdent, I
& s enroiia tellement, à force de c rier, qu’il ne pou- I
voit plus parler. Le roi ayant attendu affez long- |
. tems, fe le v a , montrant fur fon vifage fon indigna- I
tion contre Boniface. Alors faint A v it dit au roi t
Si les .vôtres ne peuvent nous répondre, qui empê- I
che que. nous ne convenions tous d’une même foi. I
Et comme ils murmuroient, il ajouta avec une confiance
extraordinaire : Si nos raiions ne peuvent les
convaincre, je ne doute point que Dieu ne confirme
notre foi par un miracle. Ordonnez que nous
L i v r e T r e n t i è m e . 1 15 I allions tous au tombeau de faint Jufte, qùe nous l'in- I terrogions fur notre f o i , ôc Boniface fur la fienne : I &c Dieu prononcera ce qu’il approuve par la bouche
| d e fon ferviteur. Le roi étonné, fembloit y confen-
I tir, mais les Ariens fe recrierent, ôc dirent : que pour
■ fa ir e connoître leur f o i , ils ne vouloient pas faire
■ comme Saül, q u is ’étoit attiré la malediôtion, ayant
■recours à des enchantemens ôc à des voyes illicites :
■ q u ’ils fe contentoient d’avoir l'écriture, plus forte
■ que tous les preftiges. Ils le repeterent plufieurs fois
■ avec de grands cris ; ôc le roi qui s’étoit déjà levé ,
■ prenant par la main Etienne ôc A v i t , les mena juf-
ques à fa chambre, les embraiïa ôc leur dit de prier
S p o u r lu i paroiffant fort embarraifé. Plufieurs Ariens
■Le convertirent, ôc fir e n t bapdfez quelques jours
■ après.
Gondebaud lui-même après avoir terminé la
■ gu e rre contre C lo v is , voyant les foibles raifons des
■h e re t iq u e s , confeifa devant faint A v i t , que le Fils
■ de Dieu ôc le faint Efprit font égaux auPere, ôc le
■ pria de lui donner en fecret l’onétion du faint chrê-
Im e . Saint Av it lui dit : Si vous croyez véritablement,
■ fuivez le precepte du Seigneur , qui a dit : Qui me
■ confeifera devant les hommes , je le confefferai de-
■ vant mon P e re , ôc le refte. Vous êtes ro i, 6c n’a-
■ vez point à craindre d’être perfecuté , comme les
I apôtres. Vous appréhendez la fedition du peuple ;
1 mais c’eft au peuple à vous fuiv re , plutôt qu’à vous
I. de fomenter fa foibleife. On ne fe mocque pas de
I Dieu , ôc il n’aime pas celui qui pour un royaume
I terreftre, n’ofe le confefler en ce monde. Le roi ne
I içutque répondre; mais il n’eut jamais le courage
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Greg. 1 1 . hijic
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