
3<î i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
rages. Enfuite pour éviter les louanges Se vivre in-;
connu aux hommes, il alla en Provence , y demeura
long-tems , & y fit plufieurs miracles. Il revint à
Paris où il fut reçu avec une grande joie 3 Se à la
prière du peuple , l’évêque Eufebe l’ordonna prêtre
vers l’an 551. Enfin faint Cloud , car ceft âinfi que
nous nommons Clodoalde , bâtit un monaftere en
un lieu nommé Nogent à deux lieues au-deifous de
Paris fur la'Seine , où il finit faintement fes jours,
vers l’an 560, Le monaftere a été depuis changé en
églife collegiale ,qui conferve Ifes reliques d u 'fa in t ,.
Martyr. T.Séft. Se ledieu a pris fon nom. Leglife honore fa mémoire
fe feptiéme de Septembre , Se c’eft le premierfaint
de la race des rois de France.
x l v i . H y avoit alors dans les Gaules grand nombre de
Gauks. ' s monafteres Se de faints folitaires , dont je me con-
H VltTT c tenterai de marquer les plus fameux. La ville de faint
Pourçain fur les confins de l’Auvergne Se du Bourbonnais
, a commencé par un monaftere dans lequel
Porcien efclave d’un barbare fe refugioit fou-
vent pour éviter les mauvais traitemens de fon maître.
Il y fut enfin reçû, Se par fon mérité en futelû
abbé. Ses vertus Se fes miracles le firent refpe&etpar
le roi des Francs Theòdoric,comme il faifoit la guerre
en Auvergne l’an WËfe Se il lui accorda la liberté
Moryr.n.i*. de plufieurs captifs. L ’églife honore la mémoire de
N" ‘ fâint Porcien le vitigt-quatriéme de Novembre , Se
fon abbaïe a été réduite depuis huit cens ans à un
prieuré de Benediéfins- dépendant de l’âbbaïe de
Tournus. Le monaftere de Combronde en Auvergne
eft aulii devenu un prieuré de l’abbaïe de Menât
dans la même province.
L I V R E T R E N T E D E U X I E’ .M E. 363
Cette abbaïe fondée dès le regne de Clovis avoic
formé de grands fa in ts , entr’autres faint Calais Si
faint Av it. Le relâchement s’y gliifa depuis ; mais
elle fut réformée; par faint Brack ou Brachion. Il
étoit au fervice de Sigivalde comte d’Auvergne , G,et.vh. pp. ’
qui l’emploïoit à la chalfc du fanglier. Comme il “ •
en pourluivoit un , il fe réfugia près la celulle d’un
faint hermite nommé Emilien , qui habitoit dans
une forêt. Ce faint homme perfuada à Brachion de
fe donner à Dieu , il fe retira auprès" de lui après la
mort de fon maître. Emilien étant mort, Brachion
fucceda à fcfn hermitage devenu monaftere, Si l’augmenta
par la libéralité de Ranichilde fille de Sigivalde
, .puis il alla enTouraine , Si y fonda deux
monafteres où il mit des abbez. Etant revenu en A u vergne
il fut fait abbédeMeiRit pour y rétablir l’ob-
fervance , Si mourut l’an 3-76,
L ’abbaïe de Celle en Berry a été fondée par faint vitaap.
Eufice des liberalitez du roi Childebert. Ce faint r^àcôi»,'m7i
fut^vendu par fes parens à l’abbé de P a tric i, qui le i
fit moine : il fut ordonné prêtre ; enfuite il fe retira
en un lieu folitaire près la riviere de Cher. Le roi
Childebert paifant par là pour aller en Efpagne l’an ta
3 3 1 . lui voulut donner cinquante fols d’or jj mais faint
Eufice 1 ui dit: Donnez-les plûtôt à ceux qui peuvent
les diftribuer aux pauvres ; il me fuffit de prier pour
mes pechez. Il lui promit la vi&oire Se un heureux
luccès de fon voïage ; le roi aïant donné cet argent
aux pauvres, fit voeu de bâtir en ce lieu une églife
oùrepoferoit le corps de ce faint vieillard : ce qu’il
accomplit enfuite. L ’abbaïe de Celle eft aujourd’hui
ppiTedée par des Feuillans,
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